Marchés du Sud
15 novembre 2016 - Archives Grand AngleNo Comment   //   2564 Views   //   N°: 82

Les marchés du Sud de Madagascar – ici la région Anosy – sont organisés tout au long de la semaine. Si pour un village, il se déroule vendredi, dans un autre, il sera décalé de deux ou trois jours…

Une jeune vendeuse de patates douces à Fort-Dauphin.

Des poissons secs sur les marchés, loin de la mer.

Les marchands quittent Ranomafana après le marché.

À Tolagnaro (Fort-Dauphin), plus précisément à Ambovombe, le marché se déroule tous les lundis. La ville est très animée avec tous les marchands regroupés en fonction de leurs produits, vendeurs de sagaies, de pierres fines ou de chapeaux antandroy. Le marché de Tanambao, au contraire, est ouvert tous les jours, constituant à lui seul le second cœur de la ville. À l’intérieur se retrouvent d’autres petits étals répartis en bazarkely (petit marché) et bazarbe (grand marché). On y trouve de tout, comme les légumes, les fruits, la volaille et les produits de la mer.

Dans la ville de Ranomafana, à 73 km au sud de Fort-Dauphin, les marchés tournent à l’essentiel : le riz qui caractérise la région, mais aussi le café dont il est un des principaux producteurs. Auparavant, la vie et les marchés à Ranomafana étaient perturbés par les dahalo (voleurs de zébus), mais en 2013, un grand mouvement des villageois – un millier de personnes accourues de toutes parts – a permis de les arrêter. La ville est devenue plus calme.

Trois femmes amenant des paniers pleins de fruits.

Ifarantsa, la place du marché.

Les marchands des villages lointains se lèvent à deux heures du matin et marchent sur plusieurs kilomètres pour se rendre au marché, en portant sur leur tête les marchandises préparées la veille.

Chargés de leurs fardeaux, ils arrivent vers huit ou neuf heures au plus tard. Les femmes vendent les poissons pêchés par les hommes sur le marché de Fort Dauphin, mais surtout les meilleures crevettes vendues 10 000 Ar le kilo. Elles viennent du lac Ambinanibe situé à 7 km de Fort-Dauphin, mot signifiant « grande passe » car il est en communion avec la mer.

On peut remarquer un certain « conflit » entre les friperies, les vêtements d’occasion et les articles de confection. Une situation qui sert à stimuler la concurrence et à améliorer la qualité des produits. Les produits de vannerie remplissent aussi les étals. Ils sont réalisés par des femmes qui vivent seules et ont à la charge leurs enfants.

Un long chemin avant de vendre au marché.

À l’entrée du marché, il y a déjà les acheteurs qui attendent avec leurs balances, prêts à acquérir le riz ou le café qui arrivent de loin. Ils travaillent pour les petits collecteurs sur place. Ces produits seront ensuite transportés et vendus sur les marchés de la grande ville.

Ce sont surtout les mères de famille qui achètent les produits du marché pour le repas. Les homme sont plutôt tournés vers les vêtements, le tabac et les outils agricoles champs, comme l’angady (pelle) ou différents types de couteaux…

Mais le marché est aussi un temps pour se rencontrer entre familles et amis d’autres villages et de se partager les dernières nouvelles. Certains en profitent pour amener les malades au Centre de santé ou chez les marchands de remèdes naturels, d’autres leurs animaux chez le vétérinaire. Le marché n’est pas seulement une « place d’échanges commerciaux » mais un vrai lieu de vie.

Choisir, difficile au marché.

Texte et photos : #SalvatoreAvallone

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