Marcelo Gervasio Silva
Comme sur des roulettes
À 52 ans, le Brésilien Marcelo Gervasio Silva se lance dans un pari fou : battre le record du monde du plus long voyage sur skate. Soit 18 000 km et 22 pays (dont Mada) qu’il compte traverser en deux ans. Propos d’un globe-roller…
Que fait un Brésilien monté sur skate à Madagascar ?
Je suis ici dans le cadre d’un grand périple à travers le monde qui devrait me permettre de traverser 22 pays entre l’Afrique du Sud et l’Egypte. Soit 18 000 km que je compte couvrir en deux ans. J’espère battre le record du monde du plus long voyage sur planche à roulettes. Il est détenu depuis 2012 par Rob Thomson qui a roulé 12 159 km de la Suisse à Shanghai, en un an et 97 jours. Je me suis bien préparé : en 2011, j’ai fait 23 000 km à travers l’Amérique du Sud, de la Guyane française au Chili via l’Uruguay et l’Argentine. Malheureusement ce record n’a pas été homologué, mais il a été salué par Rob Thomson en personne !
Drôle de défi…
C’est une promesse que j’ai faite à mon père avant qu’il ne meure en 2004. Je lui ai dit qu’en mémoire de lui, je vivrais la plus merveilleuse des aventures à travers le monde. Il aimait les choses intenses, il avait été le responsable de la photographie lors de la Coupe du monde de football de 1978, en Argentine… un pays que j’ai traversé cinq fois en skate. Les grands trips ont commencé en 2009 en couvrant 2 327 km en 42 jours entre Brasilia et la plage de Copacabana à Rio de Janeiro, ma ville de naissance. Mon dernier périple date de 2013 entre Rio, le Pernambouc et Brasilia soit 5 883 km en 170 jours.
Ta planche est spéciale ?
C’est préférable ! Sur les routes, c’est plus qu’un moyen de transport, c’est comme une maison. Je l’ai construite moi-même avec une planche de surf, des pièces de bicyclettes en fibre de carbone qui font office de tableau de bord et un tuyau en PVC qui sert de bagages. Je l’ai baptisée Aventron. Je mets tout dedans : mes vêtements, la bouffe, les tentes. Je l’ai aussi équipée de caméras qui se chargent à l’énergie solaire. Je compte raconter tout ça en films.
Le message derrière ?
Je pratique le skateboard depuis 1967 et j’aimerais qu’il soit reconnu comme un sport à part entière au Brésil, surtout pour les enfants des rues. Ce que j’ai vu à Madagascar ressemble beaucoup à ce qu’il y a au Brésil. Tous ces gamins, c’est par l’éducation et le sport qu’on les sauvera. Et si je peux susciter des vocation de globe-roller…
Propos recueillis par #AinaZoRaberanto
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