Mab Elhad : Poète de l’identité
26 octobre 2017 - Comores DiasporaNo Comment   //   2750 Views   //   N°: 93

Originaire des Comores, Mohamed Abderemane Boina-Foumou – Mab Elhad son nom de plume – est une figure emblématique de la littérature comorienne. Poète engagé, son œuvre (« Kaulu la mwando, 2004 » et « Regard biaisé 2016 ») puisent dans l’identité comorienne. Il est également photographe et calligraphe.

Apres Dars Es Salam en Tanzanie, ce fut au tour de Tananarive en septembre dernier d’accueillir le poète Mab Elhad, dans le cadre de la présentation de son nouveau recueil. Un séjour littéraire dans la capitale malgache où le poète comorien a rencontré beaucoup de monde, les médias, les pontes de la littérature malgache, des étudiants et responsables politiques des deux pays. C’est à l’Hôtel Pavé d’Analakely qu’il a organisé sa conférence de presse suivie d’une exposition photo.

Agriculteur de formation, Mab Elhad a cependant exercé dans la police comorienne pendant vingt-deux ans en tant que commandant de la brigade antidrogue, avant de passer la main. Sa retraite militaire lui ouvre la voie de la poésie. « Je ne suis pas allé à la poésie, c’est la poésie qui est venue à moi », confie t-il. Il sort en 2004 son premier recueil franco-comorien intitulé « Kaulu la mwando », littéralement « humblement paroles premières », aux éditions Komédit.

Présents dans les différentes anthologies aux Comores et dans l’océan Indien, ses textes se retrouvent également sur certains billets de banque comoriens. Son deuxième recueil de trente-six poèmes Regard biaisé paru en mars 2016 résulte d’un « profond lyrisme existentiel » confronté à l’évolution des mœurs comoriennes. Ce recueil écrit entre 1980 à 2002, dresse le parcours spatio-temporel et quasi initiatique d’un poète bourlingueur proche de la figure du Mbandzi Mwendedji (le poète errant).

En plus de la poésie, Mab Elhad pratique la calligraphie et la photographe. Il a créé le club Kalam dans le but de promouvoir l’art calligraphique dans son pays. Son intérêt pour la photo remonte à l’époque où cet art n’était pas très connu aux Comores. « C’est dans les années 1980 que j’ai fait de la photo une passion. J’ai débuté avec un 110 kodak de l’époque, une merveille pour moi qui était débutant. Par la suite, accroché par la poésie, je me suis inspiré de mes photos pour écrire de la poésie et de la poésie pour composer mes photos. »

Sa sortie littéraire à Madagascar n’est pas anodine. Pour Mab Elhad, c’est un retour aux sources. Il faut dire que les liens entre les Comores et la Grande-Ile ne sont plus à démontrer. « Les relations entre ces deux pays sont séculaires, il y a une interpénétration entre nos deux peuples. D’ailleurs j’ai été élevé par une dame malgache établie aux Comores. C’est pour cela que j’ai répondu positivement l’initiative de Juliana Rakoarisoa, une jeune Malgache amoureuse de la poésie et de Comores, de venir présenter mon livre à Tananarive. »

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