Le bleu des eaux cristallines qui baignent l’archipel de Nosy Be caractérise l’ensemble de ses îles. Une nouvelle touche de vert « nature » vient compléter la palette des sites écotouristiques de contrées préservées. 

réserve naturelle intégrale représente un événement majeur pour Nosy Be qui dispose désormais d’une aire naturelle aménagée. Au sein de cette forêt de type Sambirano ont été tracés trois circuits qui peuvent être suivis de manière « autoguidée » avec des documents détaillants les caractéristiques de la faune et de la flore. Le plus long d’entre eux se parcourt en quater heures à travers une dense forêt composée de ravinalas, Draceana et Canarium jusqu’à un belvédère à près de 300 mètres de hauteur qui offre une vue à « couper le souffle ». Deux circuits, plus courts, permettent néanmoins de rencontrer des grenouilles mantella et les incontournables lémuriens.

Ces collines, sillonnées de cours d’eau, sont recouvertes d’une épaisse végétation qui s’étend jusqu’au littoral. En sortant des circuits, l’on a l’impression que la forêt se jette dans la mer avec, en arrière-plan, Nosy Tanikely, autre joyau naturel, qui bénéficie du statut de parc marin. Marodoka, à quelques kilomètres d’Hell-Ville et qui fut le premier lieu de peuplement de l’île, est ainsi devenu un spot touristique de premier ordre avec la réserve zoologique et botanique Lemuria Land et les excursions supervisées par l’association Ravinala Femmes de Marodoka qui conjuguent danses et chants, dégustation de tisanes et gâteaux, rencontres de villageois ainsi que l’approche historique d’anciennes mosquées ou du cimetière des Indiens noyé dans une forêt de Soanambo. 

À l’échelle des régions Nord et Nord-Ouest, ce parc de Lokobe complète ceux d’Ankarafantsika (100 km de Mahajanga) et des régions septentrionales qui abritent la réserve de Nosy Hara et les parcs de la montagne d’Ambre et du massif de l’Ankarana. Madagascar vient ainsi d’accroître son panel de paysages harmonieux où s’épanouit une rare, et souvent totalement endémique, biodiversité. Puissent les écotouristes d’Europe et d’ailleurs venir admirer nombreux ces vestiges vivants d’un Éden que Madagascar National Parks s’efforce de préserver. 

Textes et photos Richard Bohan