Les gros bonnets de la mode : 100 ans de soutifs ! Mary Phelps
Eh oui, il y a 100 ans déjà que Mary Phelps Jacob faisait breveter son sous-vêtement révolutionnaire à deux bonnets, qui ressemblait fort au soutiengorge que nous connaissons aujourd’hui. Petite piqûre de rappel.
L’origine du soutien-gorge dans son acception « moderne » reste discutée. Est-elle française ou anglo-saxonne ? Le terme même de soutien-gorge apparaît en 1904 dans le dictionnaire Larousse, et ce n’est qu’en 1912 que l’Oxford English Dictionary mentionne la « brassiere », dont le diminutif « bra » ne s’imposera aux Etats-Unis qu’à partir de 1937. Si un premier prototype de soutien-gorge appelé « corselet-gorge » est bien présenté en 1889 par la couturière Herminie Cadolle à l’exposition universelle de Paris, il faut admettre qu’il s’agit d’un modèle qui a encore beaucoup à voir avec le corset à baleine qui étouffe le corps des femmes depuis des siècles.
C’est donc bien à l’Américaine Mary Phelps Jacobs, écrivain et féministe avant l’heure, connue également sous le nom de Caresse Crosby, qu’il faut attribuer en 1914 l’invention du soutien-gorge moderne, c’est-à-dire à deux bonnets séparant bien les deux seins. Elle ne sut jamais quelle répercussion eut son invention, car elle vendit rapidement le brevet à la Warner Brothers Corset Company, pour seulement 1 500 dollars ! Et ce sont eux, les trois frères Warner (rien à voir avec ceux des studios !), qui imaginèrent ensuite les tailles de bonnets de A à D puis remplacèrent les bretelles en tissu par des bretelles élastiques.
Le soutien-gorge ne connaîtra son véritable essor qu’à la fin des années 1920. Cependant, aujourd’hui, malgré sa déjà longue histoire, des études montrent que près de 9 femmes sur 10 ne connaissent pas précisément leur taille de bonnet et leur tour de poitrine ! À l’heure du bra-less (« pas de soutif») et du phénomène Femen, cela n’a rien de très étonnant !
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