Le ventre de Noël
15 décembre 2013 - FombaNo Comment   //   2419 Views   //   N°: 47

Le père Noël (n’) est (pas) une ordure. À moins de considérer l’humanité tout entière comme un ramassis de ventres vides et de gosier asséchés communiant avec ferveur dans la #culture de la ripaille. Le merchandising et le packaging les plus avancés au #service « du pain et des jeux » les plus rétrogrades…   

Noël fait des miracles, sinon ce ne serait pas devenu la fête la plus vendable dans le monde. C’est un des miracles du Père Noël. Au fur et à mesure des décennies, ce gros rubicond rigolard à la houppelande rouge intense et à la barbe blanche fait la Une et en vient presque à éclipser la fête anniversaire du « Divin enfant ». Qui dit mieux ? On se rue dans les églises, certes, mais la tête tout occupée à ce qui va se passer dans la soirée. L’auguste personnage ne boit pas, sauf peut-être – et ce n’est pas pour faire de la pub – du Coca Cola. Selon l’histoire, cette multinationale aurait largement contribué au lancement du look actuel du Père Noël. Il n’est pas un goinfre, qu’il s’agisse de caviar, de boudin blanc ou d’oie rôtie. Il n’est pas un ivrogne non plus malgré le champagne et le whisky qui couleront à flots. Et plus fort encore : le Père Noël continue d’exister malgré tous les efforts des adversaires du culte de la personnalité.

Noël fait des miracles. C’est la fête des joies partagées. Le petit dernier sera heureux avec sa voiture téléguidée dernier cri, la petite dernière avec sa poupée celluloïd qui ne fait pas non, mais pleure, fait pipi et ferme les yeux quand on l’allonge. Il ne lui faudra que quelques jours pour revenir à sa vieille poupée de chiffon qui partage son lit depuis dix ans, tout le gamin troquera sa belle auto contre la boîte de sardine (vide) qu’il tirera dans la courette. Société de consommation ! Des créatifs sont payés à coup de millions pour concevoir les jouets qui feront un carton pour Noël avec tout ce qu’il faut d’arguments pour inciter les parents à faire le forcing sur la carte bancaire. Belle invention que ce truc. Facile à utiliser et indolore sur le moment. Encore un miracle ! C’est après que ça se gâte. Le Père Noël est le plus grand anesthésiste de l’histoire. Il permet d’oublier crise et pénurie. La fin du mois suivant transformera les banques en bureaux des pleurs. Peu importe. La mode est aux plaisirs immédiats. L’éphémère prime sur le long terme. L’heure est à la fiesta. Carpe diem ! Le Père Noël peut rire dans sa barbe.

Par Mamy Nohatrarivo

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