Kiady Laure Ramonjy : « Personne n’ose plus rêver »
11 avril 2017 - CulturesNo Comment   //   3965 Views   //   N°: 87

À 27 ans, Kiady Laure Ramonjy a gagné le prix du poème le plus romantique lors de la première édition du « Word Poetry Festival » qui s’est tenue à Ahmedabad en Inde, en février dernier. L’amour, toujours l’amour ?

Comment peut-¬on recevoir en Inde le prix du poème le plus romantique ?
Le Word Poetry Festival réunit des poètes issus de différents pays (France, Iran, Israël, Italie, Russie, Inde, Madagascar). Étant donné que j’habite en Inde depuis maintenant trois ans, j’ai eu l’occasion d’y participer. Chaque poète doit réciter cinq poèmes dans la langue de son choix puis les traduire en anglais pour que l’audience puisse comprendre. Pour ma part, mes deux poèmes réunissaient le malgache, le français et l’anglais, cela m’évitait de faire une traduction qui risquerait d’en changer le sens. Bingo, en gardant l’authenticité de mes poèmes, j’ai pu toucher l’âme de l’auditoire. Le président du jury trouvait que mon dernier vers était tellement romantique qu’il me l’a fait répéter deux fois. C’est le deuxième prix international que je reçois après avoir été troisième au concours de Poésie en liberté 2014, catégorie étudiants étrangers, toujours en Inde.

Inexpiable romantique ?
(Rires) Oui, mais seulement au travers de la plume ! Je suis consciente que notre monde ne fonctionne plus que sur le mode du fast-food et du prêt-à-consommer, ce qui laisse peu de place à la découverte des choses profondes. Personne n’ose plus rêver et se laisser emporter par ses émotions. Voilà pourquoi ma plus grande satisfaction est d’écrire pour donner matière à séduire sans pour autant tomber dans le cliché des poèmes d’amour. Je l’avoue, 99 % de mes poèmes traitent d’un seul thème : l’amour. Comme je le dis dans mon poème « Mathématiquement amoureuse » : « Je suis attirée par toi avec une ardeur universellement proportionnelle au carré de la distance qui nous sépare ».

Pourquoi la poésie ?
L’écriture est à la fois un besoin, une quête et un désir d’accomplissement. C’est ce qui m’a conduit à coucher mes premiers vers sur du papier à 13 ans. J’étais fans de Victor Hugo ! Mon master en littérature française à l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, en France, n’a fait que conforter mon amour pour l’écrit. Aujourd’hui, je suis professeure de français dans une école internationale à Rajkot, en Inde.

Pour te lire ?
Deux de mes poèmes sont édités dans les recueils de poésie du World Festival Poetry et de « Poésie en liberté ». Je compte continuer sur ma lancée car je me rends compte que Madagascar n’est pas assez représentée au niveau poétique. J’espère gagner un prix avec mon poème « Dis-moi amoureusement dix mots », en lice pour la Francophonie 2017.

Propos recueillis par #PriscaRananjarison

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