Jungle Park : Le village dans les arbres
14 décembre 2016 - Escales EscalesNo Comment   //   3657 Views   //   N°: 83

Dormir dans les arbres ou en écodômes aux pieds de la Montagne des Français, c’est possible. À moins d’une heure de piste à l’est de Diego Suarez, un bosquet de manguiers pluri-centenaires abrite un village arboricole au sein d’un camp voué à la découverte de la nature, au tourisme participatif et aux sports d’aventure.

On quitte la route de Ramena pour s’engager sur la piste qui part vers l’est et on franchit le col qui sépare la baie de Diego Suarez de la côte Est et l’océan Indien. La terre est rouge et la vue époustouflante. Puis la piste s’enfonce dans la forêt et serpente entre les baobabs et les pachypodiums. Le sous-bois s’éclaircit et on arrive à Andavakoera, petit village aux cases traditionnelles abritées sous les arbres.

Après avoir franchi un gué escarpé puis roulé encore quelques minutes aux flancs de collines de plus en plus élevées, nous voici enfin au Jungle Park.

Le fond d’une combe est occupé par un vaste bosquet de manguiers au milieu duquel on découvre un village de cases perchées dans les arbres et d’éco-dômes qu’on dirait tout droit sorti d’un roman de Tolkien ou du dessin animé Les Barbapapas. Mathieu et Tina, le couple franco-malgache à l’origine de cette initiative, nous accueille chaleureusement. Après le verre de bienvenue, ils nous font les honneurs du camp.

Le Jungle Park est composé d’une dizaine de cases dans les arbres ainsi que de deux éco-dômes : ils seront six dans quelques mois autour d’une piscine biologique naturelle ! Chaque chambre dans les arbres est unique. On y accède par des escaliers aux formes plus ou moins complexes selon la disposition des arbres. On commence à monter à moitié rassurés, mais la construction s’avère solide et sécurisante. Et c’est l’émerveillement : le dépaysement est total.

Nous voilà sur une petite terrasse de cinq ou six mètres de haut, au cœur de la frondaison. Il suffit de tendre la main pour cueillir une mangue. On aperçoit entre les branches les hautes falaises de la Montagne des Français. Hormis les oiseaux et le bruissement léger des feuilles, le silence est total. Les chambres sont aménagées coquettement avec un grand lit à deux places lové entre les branches massives qui traversent les murs. plus un « salon » sur un autre niveau, avec des fauteuils en bois qui permettent de profiter de la vue.

Le Camp est à l’origine une base pour les grimpeurs désirant explorer les quelques 180 voies d’escalade ouvertes sur les falaises environnantes. Une marche d’approche de 20 minutes en sous-bois suffit pour accéder à la Vallée de Perroquets, « spot » d’escalade de réputation internationale. Les flamboyants forment une véritable nef ponctuée par les sept espèces de baobabs répertoriées dans la vallée. Matthieu se félicite d’avoir de plus en plus de grimpeurs malgaches, principalement de Tana. Beaucoup de Réunionnais aussi. Mais surtout, ce sont des grimpeurs du monde entier qui viennent se mettre à l’épreuve dans ces voies équipées par Michel Piolat, ouvreur bien connu des initiés et notamment détenteur du « Piolet d’or » en 1998. On grimpe parmi les lianes et les baobabs, au milieu des concrétions, avec l’Océan Indien pour horizon. Unique.

Une multitude d’activités sont proposées sur place : balades guidées, escalade, sorties spéléos pour découvrir le vaste réseau de grottes qui parcours la Montagne des Français, parcours aventures, VTT, mountainboard, golf, paintball, tir à l’arc ou encore observation des oiseaux… Le camp est aussi un potager communautaire géré par les enfants du village. Chaque jeune se voit confier la responsabilité d’un arbre, dont la croissance sera le miroir de la sienne. Une pépinière emploie une salariée et est destinée à préparer les opérations annuelles de reboisement, pour tenter de luter contre le fléau de la déforestation des charbonniers.

Un jardin de plantes médicinales est là pour sensibiliser à la richesse de la flore de Madagascar, et essayer de trouver une solution au manque de médicaments disponibles. Des expériences sont menées : four solaire, assainissement écologique, élevage de tortues en voie de disparition… Les visiteurs du camp partagent cette atmosphère de découverte et nombreux sont ceux qui s’impliquent plus avant dans le projet. Il est dur de devoir quitter un tel lieu, et le retour à la ville nous laisse rêveurs, la tête encore dans les arbres…

Contact
Jungle Park – c/o Newsearoc – 26 Rue Colbert, Diego Suarez
Téléphone : 032 04 724 46
Site : www.jungle-park-nature.com

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