Johary Andriamisaina : Ils ont des chapeaux ronds !
19 décembre 2018 - Diaspora HexagoneNo Comment   //   1725 Views   //   N°: 107

Andriamisaina Johary a lancé depuis maintenant plus d’un an, sa marque de couvre-chef Miaraka. Ce Montpelliérain de 31 ans d’origine malgache s’est réapproprié le bonnet miki breton. Un artiste, créatif, engagé, une vraie âme malgache !

Dans les années 1980, ses parents ont quitté Madagascar pour des études à Montpellier. Il est né quelques années plus tard dans cette même ville où il vit encore aujourd’hui – autant dire, un vrai produit de la région.

Les études n’ont pas été très épanouissantes pour Johary. Après un BTS communication sur Paris et un BTS Management des unités commerciales (MUC) sur Montpellier, il n’est allé au bout d’aucune des deux formations. A la place, il travaille plusieurs années dans des boutiques de prêt-à-porter, mais une soif de liberté, d’indépendance et l’envie de lancer sa marque bourgeonnent en lui.

Cette idée va longtemps l’habiter car Zoar, comme il se fait appeler par ses amis, coud également. Il retaille des vêtements pour lui et ses proches. Une passion qu’il a héritée de sa mère qui était retoucheuse pour une enseigne de prêt-à-porter. 

« Un moment je cherchais un certain modèle de couvre-chef, le miki breton, que j’avais kiffé sur une photo de Spike Lee. De mémoire, il en avait un Reebok. Je n’en trouvais pas, du coup je me suis amusé à m’en faire un. »

Entre le bonnet et la casquette, les marins-pêcheurs portaient le miki pour avoir les oreilles à découvert et entendre le bruit du vent. Mais grandement influencé par la « street culture », le jeune créateur redessine le modèle et pose même un brevet dessus. « La coupe ne m’allait pas alors j’ai décidé de changer les traits de couture en m’inspirant des casquettes 5 Panel que je mets d’habitude. » Son entourage apprécie ses prototypes et c’est ce qui va le motiver en 2017 à lancer sa marque Miaraka (Ensemble). Il lui donne ce nom pour rendre hommage à ses origines malgaches.

Madagascar, il n’a pu découvrir l’île que trois fois, mais les deux premières fois il était trop jeune. Néanmoins, son dernier voyage au pays l’année dernière l’a énormément inspiré, notamment sur sa vision de la vie, et lui a permis de se recentrer sur des valeurs simples. « Le mot “ensemble » est vaste mais “miaraka’’ était le nom qui représentait le mieux l’univers et le message de la marque. »

Miaraka se veut être une marque éthique et « upcycling » (recyclage en bon français), c’est-à-dire que la matière première est récupérée de vêtements dont on n’a plus l’usage afin de les revaloriser. Son concepteur a longuement réfléchi sur les modes de consommation actuels. « J’ai vraiment voulu avoir un impact moindre pour la planète, tout en créant quelque chose de nouveau. »

Les passions de Johary ne s’arrêtent pas à la couture, il est également musicien et beatmaker. La musique occupe une place importante dans sa vie. Il joue en tant que claviériste dans le groupe de funk Ameega mené par un autre malgache, Zo Ramaromisa.

Dans l’avenir, il prévoit pour Miaraka de développer des collections annexes d’accessoire de voyage et des lignes de vêtements uniques. Dans la musique, il travaille également sur un projet commun avec un autre artiste Ash n’soul. « La musique a ce pouvoir d’accompagner nos propres émotions quotidiennes et de rassembler les gens pour chanter, jouer ensemble. »

COMMENTAIRES
Identifiez-vous ou inscrivez-vous pour commenter.
[userpro template=login]