Jenny Rakotomamonjy : « J’assume mes japonaiseries »
27 juin 2017 - CulturesNo Comment   //   2731 Views   //   N°: 89

Sortie aux éditions Delcourt, « Pink Diary » est le premier « shōjo » français réalisé par Jenny Rakotomamonjy. Le premier tome s’est vendu à 20 000 exemplaires tandis que le huitième et dernier tome a reçu le prix « Animé et Manga » de la meilleure BD. Une artiste qui « cartoon » !

« Pink Diary » est le premier manga français réalisé par une dessinatrice malgache…
Je pense qu’il n’y a rien de très signifiant au fait que ce soit une Malgache qui fasse partie des premiers auteurs à avoir créé une série dans ce format japonais. Je suis juste, moi, Jenny, avec l’envie de raconter mes histoires. Pink Diary est en fait un scénario que j’ai commencé à imaginer quand j’étais adolescente. Cette idée de raconter l’histoire d’enfants de héros m’a longtemps suivie. Alors, lorsque mon mari et moi avons créé notre fanzine de bandes dessinées, il était évident pour moi que je la fasse aboutir.

C’est l’histoire d’un journal intime…
Celui de Kiyoko, une lycéenne japonaise de 16 ans. Elle y consigne ses émotions. Avec son frère jumeau Kenji et leur ami d’enfance Tommy, ils ont une relation amicale très soudée jusqu’au jour où brusquement,

pour une raison à découvrir, Kiyoko coupe les ponts avec Tommy. Je raconte la vie intime de lycéens japonais, les tourments amoureux qui les assaillent, les guéguerres entre élèves, l’anorexie… La vie adolescente !

Vous venez du monde de l’animation…
Avant d’être auteure de BD, j’ai travaillé dans le dessin animé. J’ai co-réalisé un court-métrage qui a été primé, Le Papillon. Ensuite, j’ai intégré le studio Marathon en tant que créatrice de personnages secondaires sur la série Martin Mystère, puis j’ai fait quelques story-boards pour la série Totally Spies. En 2005, je me suis mise à la bédé avec Pink Diary. Depuis, plusieurs séries ont vu le jour comme Mathlide, Sara et les Contes Perdues, La Rose Écarlate : Mission et tout récemment Comme un Garçon. Ce sont deux moyens d’expression différents. La BD est une forme d’expression plus solitaire et plus rapide que l’animation. Tu es le capitaine de ton navire, tu gères tout. Cela me convient mieux aujourd’hui.

A Madagascar, on reproche aux jeunes bédéistes de se tourner vers le manga au détriment de l’identité malgache. Votre avis ?
On ne devrait pas forcer les artistes à suivre telle ou telle inspiration. On peut les inviter à s’enrichir de tous les styles, mais si leur inclination les porte vers un format japonais, alors qu’il en soit ainsi ! Pour ma part, j’assume totalement ma préférence pour le style graphique japonais, mes japonaiseries !

Le retour à Madagascar est-il prévu ?
Pas pour le moment. Mon planning est bien rempli. Actuellement, je travaille sur une nouvelle série en collaboration avec Patricia Lyfoung, Philippe Ogaki et Patrick Sobral, les créateurs et scénaristes. J’ai aussi avec moi une équipe de dessinateurs de choc et vous découvrirez en 2018 sur quoi nous travaillons. Je continue aussi ma série Comme un Garçon et La Rose Écarlate : Missions. C’est quand même du boulot !

Propos recueillis par #AinaZoRaberanto

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