Après la célébration de l’Alahamadibe, le Nouvel An malgache qui marque le premier mois de l’année, l’Alahasatibe compte parmi les périodes sacrées que l’on honore à Madagascar. Ce mois particulier est un moment privilégié pour renouveler ses voeux, affiner ses requêtes ou en formuler de nouvelles, celles déjà émises durant le mois d’Alahamady.
Pour les natifs de cette période, le rituel est plus simple : il leur suffit de réitérer leurs souhaits précédents en se rendant à une source d’eau naturelle et en y formulant leurs demandes. L’eau, élément purificateur par excellence, est ici symbole de vie et de renouveau. Mais pour les autres, des cérémonies plus élaborées s’imposent afin de canaliser la force et l’énergie propres à l’Alahasatibe. Ces rituels permettent de s’assurer que leurs désirs se matérialiseront au moment opportun.
Globalement, la nouvelle lune marque le point d’orgue des célébrations. C’est une occasion de se purifier dans une fontaine ou une rivière sacrée, d’accomplir des voeux à travers des offrandes composées de bonbons, de miel – symboles universels d’abondance, de douceur et de prospérité – et, parfois, de procéder à des sacrifices animaux (coq, mouton ou zébu) selon la nature des requêtes et la tradition propre à chaque région. Ces gestes, transmis de génération en génération, visent à harmoniser l’homme avec les forces invisibles qui régissent l’univers.
C’est aussi durant l’Alahasatibe que l’on bénit les charmes, fortifie les remèdes traditionnels et protège les foyers contre les aléas de l’année à venir. Qu’il s’agisse de garantir des récoltes généreuses, de multiplier les troupeaux ou d’écarter la malchance, chaque pratique est empreinte de croyances ancestrales. Cependant, un principe fondamental guide ces rites : les souhaits doivent être porteurs de bien, car ce que l’on sème finit toujours par revenir à soi. Comme le dit la sagesse populaire : « On récolte ce que l’on sème » et « celui qui sème le vent récolte la tempête. » Plus qu’un rituel, l’Alahasatibe nous rappelle d’adopter dès aujourd’hui des pratiques vertueuses, non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les générations futures.
Radamaranja