Ils font bouger les lignes
19 décembre 2017 - In & OutNo Comment   //   4839 Views   //   N°: 95

Moringa Wave
Le moringa se met à table

La rencontre entre Franco Emilio Risso, ancien agent de développement social, et Vonimihaingo Ramaroson, chercheuse en sciences des aliments, a abouti en 2016 à la création de Moringa Wave, une entreprise sociale qui œuvre pour la lutte contre la malnutrition et la valorisation de l’ananambo (Moringa oleifera). « Cette plante est une ressource naturelle qui mérite d’être mieux valorisée à Madagascar où elle est encore considérée comme la brède des pauvres, à cause de sa facilité de plantation et de son existence à l’état sauvage », explique Vonimihaingo Ramaroson. Travaillant en partenariat avec l’Office national de la nutrition, Moringa Wave entend réduire la malnutrition chronique qui sévit à Madagascar et changer l’image de cette plante aux vertus alimentaires et thérapeutiques méconnues. « Les feuilles de moringa sont très riches en nutriments.

Cela en fait un complément alimentaire de choix », fait valoir Franco Emilio Risso. Cette entreprise a déjà mis au point deux gammes de produits : la poudre de feuilles de moringa et l’huile cosmétique à base de graines, disponibles uniquement sur le territoire malgache. Néanmoins, l’entreprise exporte le moringa à l’état brut en Europe et dans les pays de l’océan Indien. Prochaine étape, la création d’une gamme de produits énergétiques 100 % naturels destinés aux athlètes.

Patrice Raoull
Faire entendre la voix du privé

Dans l’optique de faire entendre la voix du secteur privé, la Confédération du tourisme de Madagascar a été créée le 20 septembre dernier. « Il faut prendre exemple sur la Nouvelle-Zélande, la Tanzanie ou encore le Kenya où la Confédération du tourisme y impulse les actions pour le développement du secteur. C’est ce qui manque à Madagascar. Il est n’est pas aisé pour le secteur privé de se faire entendre. Les négociations avec les entités publiques sont difficiles », s’exprime Patrice Raoull, président du conseil d’administration.

La Confédération compte 32 membres fondateurs dont des associations, des groupements et des entreprises qui travaillent dans le domaine touristique. « S’appuyant sur l’existant, nous allons organiser des formations touchant tous les domaines du tourisme et donnant ainsi accès à plus d’emplois pour les jeunes.

Il faut savoir que le tourisme génère aujourd’hui près de 400 000 emplois à Madagascar. Nous prévoyons aussi de développer le partenariat public-privé au niveau national. » La confédération servira donc de lobbying au développement du tourisme en étant l’interlocutrice privilégiée auprès de l’Etat, des bailleurs et des organisations internationales. Affaire à suivre !

Green Yellow
Vert solaire

Le 13 décembre 2016, la société française spécialisée dans les énergies renouvelables, Green Yellow, a entamé la construction de la première grande centrale photovoltaïque de Madagascar à Ambatolampy, à mi-chemin entre Antananarivo et Antsirabe. Un projet d’envergure qui se fait dans le cadre d’un partenariat public-privé. « Cette centrale c’est une emprise de 28 hectares où seront réparties 73 000 panneaux photovoltaïques qui produiront 20 MW d’électricité », explique Pierre Egot, directeur océan Indien et Afrique australe de Green Yellow. Les besoins croissants en énergie de la région Vakinankaratra ont motivé la réalisation de ce projet.

Selon Pierre Egot, la demande en énergie connaîtra une augmentation de l’ordre de 75 % dans les années à venir.

« Cette infrastructure permettra d’apporter l’énergie solaire non seulement à la métropole d’Antananarivo où 50 % de la population a accès à l’électricité, mais à d’autres endroits où c’est moins ». L’implantation de cette centrale favorisera la réduction des dépenses de la Jirama. En effet, un accord de 25 ans d’achat d’énergie a été signé entre Green Yellow et la compagnie d’eau et d’électricité. « Les énergies renouvelables sont des énergies positives d’un point de vue environnemental et économique. Le coût de production du photovoltaïque est moins cher comparé au coût de production lié au thermique. Avec la diversification du mix énergétique, nous participons aussi à faire baisser la dépendance de la Jirama aux sources d’énergies qui sont plus coûteuses », fait valoir Pierre Egot.

Zara Randriamanakoto
L’astronomie, filière d’avenir

L’astronome Zara Randriamanakoto travaille au sein du projet Square Quilometre Array (SKA) en tant que chercheuse depuis 2015. Il s’agit d’un projet international de radioastronomie auquel Madagascar a pris part et qui sera basé en Afrique du Sud et en Australie d’ici 2020. « Ce projet d’une grande envergure permettra de construire le plus grand radiotélescope au monde. Une fois construite, le SKA générera plus de circulation de données en un jour que l’ensemble du trafic Internet mondial en une année. On parle alors de Big data. Après tout, l’information c’est le pouvoir ! » Dans le cadre de ce projet, un observatoire malgache pour la radioastronomie sera basé à Arivonimamo. « Ce sera une première étape pour le pays afin de concrétiser son implication dans le projet. » Selon elle, l’astronomie est encore un domaine peu connu à Madagascar où les gens la confondent souvent avec l’astrologie….

« Les jeunes d’aujourd’hui ne savent pas qu’il existe un cursus en astronomie affilié au département de Physique à l’Université d’Antananarivo. Une filière qui pourrait pourtant apporter une plus-value économique au pays. » Pour promouvoir cette discipline, Zara Randriamanakoto a cofondé l’association Malagasy Astronomy & Space Science en 2016. Galilée en serait fier !

Pages réalisées par #MioraRandriamboavonjy et #PriscaRananjarison

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