Iarivolahy : Les racines de la world
21 mai 2015 - Cultures MusiquesNo Comment   //   2135 Views   //   N°: 64

En activité depuis 2008, Iarivolahy représente bien cette nouvelle génération de musiciens malgaches bien décidés à faire entendre leurs voix dans le concert du monde. Pas pour copier les autres, pour imposer leur singularité. Ce qui fait toute la différence.

En cette année 2015, on a vraiment l’impression qu’il n’y en a que pour la pop et le jazz. Toute cette culture aseptisée où tout le monde fait comme tout le monde commence à nous les briser menu ! Heureusement, voici un groupe qui ose sortir de l’ordinaire, un groupe trad fusion comme on dit, ou Malagasy Roots On the World comme il se présente lui-même ! Son nom : Iarivolahy, référence au proverbe arivo lahy tsy maty indray andro (mille hommes ne meurent pas en un jour). « On veut que notre musique ne meurt pas en un jour, qu’elle demeure à jamais et fasse le tour du monde, même si on n’en fait plus partie. »

Belle entrée en matière pour ce quintette tananarivien créé en 2008 qui entend bien faire résonner sa voix si particulière dans le concert du monde. A la manoeuvre, Jasara Ilay Mahitsy (valiha), Fanenjy Matotra (guitare), Tabia Manony (violon), Mims Tsara Fanahy (basse) et Fanaly Mandalina (percus). Des musiciens qui se connaissent depuis l’époque où ils étaient scouts et qui ont déjà écrit une cinquantaine de titres ensemble, même s’ils ne se produisent vraiment que depuis une année ! Et le résultat est cette musique très inspirée, mélange de tradition et de modernité, menée par la douceur quasi contemplative du violon. Quelque chose de frais et d’authentique, qui sent bon la campagne et les choses simples, donc essentielles. « On a conscience qu’on a encore des choses à améliorer. Notre ambition est de faire de la musique malgache contemporaine, une musique que tout le monde soit en mesure d’apprécier, pas seulement les Malgaches ». Un sens de l’universel et de la proximité qui les amène à chaque concert à invoquer l’expression malgache ‘ndao mba hiaraka (allons-y ensemble).

Ceux qui ont eu l’occasion de les voir sur scène le 23 avril dernier au Paprika ont compris qu’ils ont affaire, comme avec Moajia, à une nouvelle génération de musiciens, à la fois singulièrement malgache et singulièrement ouverte au monde. « A entendre ce groupe, je n’ai qu’une seule envie : retourner au pays, respirer l’air frais tranquille et l’odeur du kaoatry (café) à la campagne », exprime d’une voix tremblante, Haja Rafidisoa, un patriarche malgache expatrié depuis 32 ans en France. Et ce n’est pas la seule personne à laquelle Iarivolahy fasse cet effet. Dans l’attente d’un premier album qui ne devrait pas tarder. 

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