Hong 10 : « Les danseurs malgaches sont très créatifs »
10 mai 2016 - CulturesNo Comment   //   1775 Views   //   N°: 76

Son nom est issu de l’expression hang ten, une manœuvre de surf aquatique (lorsque le planchiste en équilibre à l’avant de son surf réussit à mettre ses dix orteils dans l’eau). Deux fois sacré champion du monde de breakdance lors du Red Bull BC One en 2006 et 2013, le danseur sud-coréen était de passage au festival Ambony Ambany en février.

Tu as été jury des compétitions inscrites dans le festival de danse urbaine Ambony Ambany. Tes impressions ?
Plusieurs concours ont été programmés par la Danceteam Madagascar et la compagnie Addams, organisatrices du festival. On a eu la battle b-boying réservée aux b-boys et b-girls (danseurs et danseuses de breakdance) issus de la capitale et des autres régions de la Grande Île. Le concours show chorégraphique, quant à lui, s’est décliné en show inter-établissements et show professionnel. L’objectif était de présenter une pièce de 2 minutes 30 sur le thème de la paix. J’ai été particulièrement fasciné par le savoir-faire des jeunes danseurs locaux. Sur la forme, certains groupes ont su se démarquer en usant de leur maîtrise technique des différentes disciplines de la danse urbaine comme le looking, le popping, le breaking, le raga dancehall, la housedance et bien sûr le hip-hop. Sur le fond, d’autres ont su dévoiler leur identité en créant des pièces chorégraphiques bien ficelées. Le concours était plutôt serré.

Ton regard sur ce festival ?
Quatre jours entièrement dédiés à la breakdance et à la culture hip-hop, ce n’est pas rien. Je suis heureux d’avoir rencontré les danseurs malgaches et d’avoir découvert par moi-même la vitalité breakdance qui est bel et bien présente. J’espère que cette édition va inspirer une nouvelle génération de danseurs qui permettra au festival de se développer dans les années à venir. Le niveau de la compétition s’élèvera au fil du temps, les danseurs repoussant toujours plus les limites de la discipline. C’est ce que je souhaite pour le festival Ambony Ambany.

Pourquoi le choix de la breakdance ?
Je me suis lancé dans cette discipline à 14 ans. Depuis, cet univers ne m’a jamais quitté. La danse, c’est dix-huit années de ma vie. C’est aujourd’hui un style de vie. En plus, la danse, comme toute discipline artistique digne de ce nom, est un vecteur de messages et créateur de lien social. Comme mon ami b-boy Andry Andrianina de la compagnie Adams ne cesse de le rabâcher : la danse contribue grandement à l’éducation des jeunes. C’est aussi le moyen par excellence d’évacuer le stress.

Un message pour les jeunes danseurs locaux qui veulent foncer dans cette discipline ?
Les danseurs malgaches sont très créatifs. On peut dire que le niveau est assez élevé, mais ils ont juste besoin de maîtriser et de combiner les différentes techniques de base. Il faut aussi se démarquer en proposant une grande variété de mouvements. Le plus important : ne jamais oublier pourquoi on a choisi la danse car c’est avant tout une histoire de passion.

Propos recueillis par #PriscaRananjarison

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