Holly Zion : Poète résolutionnaire
8 décembre 2017 - CulturesNo Comment   //   1259 Views   //   N°: 95

Holly Zion est un « dub poetry » à l’instar d’Oku Onoura considéré comme le père du genre en Jamaïque dans les années 1970. Le dub consiste à poser des poèmes sur des rythmes reggae, mais c’est à travers le dialecte sakalava que Holly Zion s’exprime à travers son « daboka » maison.

Holly Zion n’est pas un nouveau venu. Évoluant sur la scène musicale depuis 2002, il a son propre groupe Sphinx, à Mahajanga, mais reste libre dans ses choix musicaux. D’autant que ses influences oscillent entre le blues, le seggae, le jazz et bien sûr le reggae. C’est ainsi qu’il n’hésite pas à collaborer avec d’autres groupes comme Kingirity Black qui fait plutôt dans le hip hop, ou encore Jah Roots et Voots Kongregation. En 2014, il enregistre une démo de six titres Live Session sous le label Hidden Yardz Recordz. Mais depuis deux ans, le chanteur est concentré à parfaire son propre style musical, le daboka, fusionnant le antsa sakalava, un chant traditionnel du Nord pour demander la bénédiction des ancêtres, et le dub jamaïcain. « Le antsa est une musique qui appelle à la réconciliation. Complété avec le dub, il donne une dimension particulière, car c’est une technique qui rajoute des effets de réverbération et d’écho. »

Une sorte d’appel qui coïncide avec l’esprit dans lequel le chanteur veut diffuser sa musique. Son discours reprend la philosophie du reggae, militer contre Babylone et pour les droits humains hors des dogmes politiques et religieux. Ses thèmes favoris, les racines de l’homme, la liberté, la paix intérieure, le décryptage des méthodes d’oppression, vaste programme ! « Je suis un chanteur engagé, Je milite à travers ma musique, mais je ne vais pas aller dans les rues avec des pancartes, chacun son boulot, moi c’est de chanter ! »

Cela étant, pas toujours facile de transmettre la bonne parole dans le paysage médiatique local où la pop sans âme et sans vision est sur-représentée. « Le matraquage c’est comme la corruption. La musique est devenue trop commerciale et tue la vraie créativité. », estime Holly Zion. Malgré tout, il ne baisse pas les bras et revendique son côté « résolutionnaire » tout en préparant son album. On the road to Zion ?

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