Hazolahy : Thominot trad et moderne
6 mars 2015 - Cultures MusiquesNo Comment   //   3381 Views   //   N°: 62

En marche vers la célébration de ses 20 ans d’existence – en 2019, il n’y a pas le feu – le groupe Hazolahy, figure emblématique du mangaliba, annonce un programme très chargé pour cette année. A son agenda, sa participation au Prix découverte RFI et la sortie d’un quatrième délibérément « tradi-moderne ».

Le groupe Hazolahy a sortie son premier single Torine (diminutif de Victorine) en 1999. Un morceau qui a cartonné et est resté dans les hits-parades pendant douze bonnes semaines. C’était la première fois que l’authentique mangaliba du Grand Sud atteignait une audience nationale. Le groupe se démarque alors en n’utilisant que des instruments traditionnels fabriqués par leurs soins. Comme cette mandoline basse à quatre cordes en nylon, faite à partir de bois ramassés un peu partout. Jouée par Thominot Andrianjafy, le leader de groupe, elle éblouit le public et participe grandement au succès d’Hazolahy qui se retrouve même en 2003 au festival Jeju Island en Corée du Sud. Conquise et ne mâchant pas le compliment, la presse sud-coréenne surnommé le jeune homme alors âgé de 19 ans de « surdoué ».

A Madagascar, Hazolahy est une véritable icône de la musique du Grand-Sud et de son rythme de prédilection, le mangaliba. « En fait, c’est mon père, Solo Bibiango, un auteur-compositeur, qui a développé le mangaliba dans les années 60. C’est pour cela que les gens de notre village estiment que je suis le digne héritier de cette musique », explique Thominot Andrianjafy. Sans toutefois minimiser l’importance d’autres musiciens qui ont eux aussi contribué à la popularisation du mangaliba. A commencer par Dadah de Fort-Dauphin qui le modernise dans les années 2000, ou encore des groupes comme Sarandra Beloba ou Rabaza, issus de Hazolahy.

« La musique est un partage. Quand un membre veut partir pour s’envoler de ses propres ailes, ce n’est pas un problème. Même moi, fondateur d’Hazolahy, je suis membre d’une autre formation », commente-t-il. Claire allusion à Social Fusion où jouent des musicos de la carrure de Fanaiky (bassiste), Séta Ramaroson et Nicolas Vatomanga (saxophonistes), Jimmy Rakotoson (batterie) et du Malien Birakoyé Fainke dit B (percussions). Cette formation a ouvert Thominot à d’autres horizons musicaux, sans pour autant renier son identité première, le mangaliba ! Sous l’influence de Social Fusion, il annonce que son quatrième album sera un peu différent des précédents, le groupe évoluant vers le tradi-moderne. « Il y aura des touches de funk, et un tout petit peu de jazz. Je voudrai élargir l’horizon d’Hazolahy sans pour autant lui faire perdre son identité. » Il espère ainsi séduire les jurys lors de l’édition 2015 du Prix découverte RFI. « Ce serait un honneur de devenir le lauréat 2015. Beaucoup de mes frères du Sud l’ont été, et la région n’a pas encore épuisé son répertoire », estime-t-il. Alors 2015, année du mangaliba dans tout l’océan Indien ?

#SolofoRanaivo

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