Hajaina’Jex : Tu me soules man !
28 décembre 2012 - Cultures Music MusiquesNo Comment   //   1782 Views   //   N°: 35

Groupe de soul gasy créé en 2003, Hajaina’Jex est à Otis Reading ce qu’Alicia Keys est à… Ludwig van Beethoven.
Quelque chose qui vient de l’âme et qui s’appelle la nu soul.
Pas mal pour un type qui n’a jamais oublié qu’il vient du « bà gasy » et du « kalon’ny fahiny »… 

Il a bien grandi le petit rappeur teigneux de Tohy qui officiait sous le nom de Jex Ambiroa ! Déjà onze ans que la formation n’existe plus, mais dans la mémoire collective – underground du moins – ça reste l’un des manifestes hip-hop les plus intéressants de la fin des années 90.
Sans oublier ses incursions dans des formations plus « confidentielles » comme Omega et Nemesis.
Le trip galère et complètement artiste ! « Les producteurs ne nous aimaient pas, ils préfèrent ce qui fait bouger le derrière… » 

Bref, Hajaina Ravoaja, son nom à l’état civil, n’a jamais vraiment chômé en 15 ans de carrière.

La preuve, le voici plus frais que jamais qui s’apprête à fêter les dix ans d’existence de Hajaina ‘Jex, son combo 100 % nu soul composé de Johnny et Nirina (piano et claviers), Hobby (guitare), Jiaary (basse) et Faly (batterie).
Je vous sens inquiets soudain : c’est quoi encore ce truc nu soul, vous vous dites ? Pour ceux qui auraient raté le film, c’est d’abord un superbe premier album enregistré au Nada Studio en 2003 : Vatana sy Fanahy (corps et âme) où Jex évoquait, un peu à la façon d’un Fellini, une certaine jeunesse perdue tananarivienne avec ces sombres chroniques que sont Aza mba manao ratsy et Tovovavin’Iarivo. 

D’accord, vous insistez, mais la nu soul ? Pour les amoureux de précision, c’est ce creuset actuel de la soul (nu pour new) qui se veut plus proche des John Legend et Alicia Keys que des légendes de la Motown, façon Otis Redding ou Aretha Franklin : « Otis, Aretha, je les connais par coeur, je les écoutais déjà dans le ventre de ma mère, mais chaque génération doit évoluer et trouver son propre son », estimet- il.
Pur Rythm‘n Blues donc (et surtout pas R’nB !), saupoudré de gospel et de jazz. Une musique qui a des références.
Un peu comme lui qui a toujours trempé dans le milieu de la scène avec un père guitariste et une mère chanteuse.

C’est sous son influence à elle qu’il se met tout jeune au ba gasy traditionnel et intègre deux groupes de kalon’ny fahiny (chansons d’hier) : Nada Miangola et Riantsara.
C’est au bà gasy notamment qu’il doit cette technique vocale si particulière et typiquement tananarivienne, appelée l’angola – « le truc qui ondule à mort » – dont il agrémente sa soul.

« On me demande souvent pourquoi j’ai arrêté le rap, mais le rap c’est comme la soul, c’est une musique qui a une âme et dès que j’en ressentirai à nouveau le besoin, j’y reviendrai ».
En attendant Mr Soul est bien décidé à fêter en grande pompe les dix ans de Hajaina ‘Jex avec un troisième album qu’il promet de toute beauté.
Son titre Ny rano maintiko (Mon encre).
De cette encre dont on écrit les chroniques et peut-être les légendes.
Aux dernières nouvelles, l’album est en cours de mixage et devrait être dans les bacs pour juillet 2013 avec un grand concert à la clé. Patience.  

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