Hir’aina : les ados adorent !
11 décembre 2014 - MusiquesNo Comment   //   2517 Views   //   N°: 59

Formation pop rock à haute teneur teenage (interdit aux plus de 17 ans ?) Hir’aina sort un premier album qui ressemble un peu à celui qu’auraient rêvé de faire à leurs débuts John, Paul, George et Ringo. Eclectique, sans surprise et bien foutu. Le rock est-il un éternel recommencement ?

C’est le groupe dont on parle dans les cours de récré. Toutes les files de Troisième sont un peu amoureuses du chanteur, et le guitariste, il n’est pas mal non plus ! Bref, rien de nouveau depuis les Beatles, quand John, Paul, George et Ringo impressionnaient follement mémé à coups de Love me Do ! Plus près de nous (25 ans quand même), c’est Irambilanja qui donnait à maman l’envie de faire le mur ! Tout ça c’est le lot de la pop clairement assumée. Le versant bubble-gum du rock, on va dire. Faire pleurer les gamines sur un air de Simon and Garfunkel, faire battre leur joli coeur ou doucement les brutaliser !

D’une génération à l’autre, ça n’a pas beaucoup bougé depuis un demi-siècle et les premiers coups de bassin d’Elvis ! Les thèmes sont toujours à peu près les mêmes, les paroles pratiquement copie conforme, les rythmes quasi pareils. Juste la coupe de cheveux et les fringues qui changent d’une G-gg-generation à l’autre. Qui se souvient de Tokio Hotel ? Pour dire que je n’irais peut-être pas boire un diabolo menthe avec le public cible de Hir’aina, mais que c’est avec un plaisir certain que j’écoute leurs titres nimbés de toute cette bonne vieille mythologie adolescente.

Un titre comme Tsy aharitra (ça ne durera pas) par exemple… imparable ! Le rythme et la mélodie impeccablement troussés, et juste ce qu’il faut d’énervement dans d’autres morceaux pour rappeler que c’est quand même du rock qui fait grrr ! «La pop rock est ce qu’il y a de plus fédérateur dans ce style de musique. Elle attire les ados, mais aussi tous ceux qui ne sont pas dans le trip rock brutal qui doit absolument faire fuir papi et mamie», ironise Toky, le chanteur, sous les hochements de tête de Manitra (guitare), Rado (basse), Herizo (batterie) et Rhasta (claviers).

Tous se reconnaissent des inflences rock diverses, certaines classiques à la Beatles, d’autres plongeant dans ces trucs complètement démesurés des années soixante-dix qui avaient pour nom Toto, Supertramp ou Scorpions. Aucune surprise donc, sur le fond, à l’écoute de ce premier album de 11 titres Ho tsaroana, sorti en novembre après presque deux ans de silence. C’est du bon rock qui riffe gentiment, qui badaboume comme il faut, dans la lignée quoi ! Dans la grande tradition du Smoke on the Water, ça parle de la vie du groupe, de ses galères depuis trois ans, «les repas manqués, l’autostop en camion pour aller enregistrer en studio, les concerts dans des bleds paumés sans électricité». Le romantisme adolescent n’est pas en reste avec un morceau comme Ditra, plus rythmiquement agressif, qui se veut une sorte d’éveil à la maturité : «Un jeune gars pris de remords qui se souvient des sermons de sa mère. »

Bref, un album éclectique bien foutu, ne prétendant rien inventer et marquant en tout cas une grande fidélité à la mythologie rock. Comme s’il était encore possible de refaire le coup des Beatles. D’où ce nom de Hir’aina sans doute, qui signifie « authenticité ». Vertu « revivaliste » qu’on leur reconnaît bien volontiers.

#Joro Andrianasolo
 

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