Tant qu’à faire, sur le Net, on se permet de chercher le plus beau, avec un gros paquet, en un temps record pour un super plan et plus si affinités. Un mode de discussion 4G+ !

Presque tous les jours, des publications similaires à des trajets de taxi-be de la capitale proposent des plans avec tous les dangers et risques que ça comporte. « Anosy, Mahamasina, Ampefiloha. Plan cul pour cet après-midi. Pouvant recevoir. MP ». Je me demande s’il y en a qui ose se laisser tenter par une pareille aventure au risque de se faire écorcher la figure.

Tiens, voilà une annonce un peu particulière pour ce week-end d’été : « Ce dimanche à 14 heures chez moi à Salazamay, autour de la piscine pour se connaître. Douze personnes maximum. Venez avec vos boissons et votre maillot de bain. Message privé pour plus d’info. » Après m’être informé, je me sens emballé par cette aventure. Ils ont même créé un groupe privé qui intègre ceux qui ont accepté de venir, histoire de tisser un lien en avance. Chaque soir, tout le monde se connecte et discute en groupe ou en privé. Les questions tournent autour de l’âge, du physique et du rôle au lit en général. Il est décidé qu’on va s’appeler par notre pseudo durant cette aventure. Deux jours après l’annonce, toutes les places sont prises. Un plan détaillé de l’endroit est publié la veille avec un code secret pour chaque personne. Le quartier et les mesures de sécurité laissent supposer qu’on a affaire à des gens de la haute.

Deux vigiles postés à l’entrée d’une propriété privée entourée d’un grand mur blanc. D’après la consigne, il faut leur dire notre pseudo et le code qu’on nous a donné et ils nous laissent entrer. Dans ma tête, je me dis que si l’entrée est aussi stricte, la sortie ne doit pas être facile non plus en cas de danger. J’hésite et préfère attendre un peu plus loin dans ma voiture.

Et voilà un bajaj qui arrive pour déposer un jeune homme habillé dernière tendance estivale. Il formule son pseudo et son code sur l’interphone et quelques secondes après le grand portail métallique s’ouvre automatiquement pour le laisser entrer. Quelques minutes après, un grand 4×4 s’arrête devant le portail ; un grand black musclé sort du véhicule, refait les même gestes et demande le parking. Et c’est ainsi que j’ai pu entrevoir par le rétroviseur de ma voiture, le décor à l’intérieur de la forteresse : un grand patio au bord d’une grande piscine avec des parasols malgaches autour, des tables bien garnies. Tout semble sympathique. Je suis séduit et franchis l’entrée.

« Laisse-moi deviner, tu es Black Basy. Moi c’est Ango, bienvenu dans mon royaume. Sers-toi et surtout mets-toi à l’aise, tout le monde est là », me dit avec un grand sourire un homme d’une trentaine d’années, svelte, les cheveux frisés. Son peignoir en lambahoany Raleva lui donne une allure majestueuse et son maillot ultra sexy allonge encore plus ses grandes jambes. Pas très grand, ni costaud ; il a ce qu’il faut, là où il faut. Son regard semble m’envoûter. Il me débarrasse de mon paquet, sert ma main et me tend un verre.

« Très heureux Ango. Merci. Magnifique endroit », lui dis-je. « Viens, je vais te présenter nos amis », dit-il en me guidant. Il commence par les trois personnes qui discutent gaiement autour d’une table, puis les quatre barbotant dans la piscine, ensuite celle qui braille au micro du karaoké et pour finir, les trois autres dans le patio en train de jouer au billard. Leur pseudo pas facile à retenir fait marrer Ango. « Qu’est ce que vous diriez d’une partie de strip poker, les gars ? », propose-t-il au groupe de la table qui adhère aussitôt à cette idée. Au bout de quelques tours, un des joueurs perd la partie et finit à poil dans la piscine. Le grand black bien bâti vient le remplacer. Curieux de voir ce qu’il cache entre ses jambes, ses adversaires s’allient pour le faire perdre. Mais le bel étalon ne choisit pas le trajet de son prédécesseur après son échec. Il se dirige vers le micro et donne un one-man-show des plus captivants.

Vu de dos, notre danseur est très excitant. Sa voix grave nous transperce l’âme. Puis lorsqu’il fait face à son public, la taille de son membre déçoit l’assistance, en fait même rigoler certains. Cela ne semble pas le perturber. La grâce de ses gestes et sa belle voix nous offrent un spectacle époustouflant. J’avoue qu’il a du talent, du charme, du muscle et de la beauté. Tout quoi… sauf l’essentiel ! Et c’est devenu un sujet de rigolade tout le reste de l’après-midi. Certains lui donnent même des conseils pour agrandir son membre : des trucs de grand-mère, des tisanes, des gels, des appareils… Et quand on leur demande comment ils savent ça, la réponse est unanime : trouvé sur le Net. C’est notre grand black qui a le dernier mot en nous confiant tout dépité : « J’ai presque tout essayé et vous voyez le résultat. Je vis avec, tant pis ! »

Ils ont l’air sympas tous, et chacun profite joyeusement de ce moment. Tout le monde semble savourer, le temps d’un après midi, une vie de liberté, d’allégresse, de contact, d’échange… et bien plus ! Moi, je veux bien le grand black qui a tout ce que je n’ai pas, car moi j’ai ce qu’il n’a pas ! Je ne manquerai pas de lui envoyer un MP sur son compte « fake », ce soir même ! Je me rappelle qu’il m’a déjà demandé la taille de mon engin par échange sur Messenger. Maintenant, je comprends mieux pourquoi !

Par #Von