Fy Rodric Andriamamonjy : Game of stones
13 décembre 2025 // Mode & Design // 114 vues // Nc : 191

Ce n’est pas du carrelage de salle de bain, c’est de la mosaïque, des portraits et des dessins faits de petites pierres assemblées au ciment. Radoniaina Fy Rodric Andriamamonjy en pratique depuis six ans et aujourd’hui, il est épaulé par son équipe de l’Atelier d’art Mandrakizay à Ambohibe Mangarano.

Une pierre puis une autre, les œuvres de Radoniaina Fy Rodric Andriamamonjy sont une harmonie orchestrée, un chaos à ses débuts et un équilibre à la fin. Ses mosaïques représentent des portraits – généralement d’icônes religieuses ou d’œuvres inspirées de peintures et de la nature.

« J’ai été formé en 2019 suite à un appel à artistes du Père Gabriel De Lepinau. C’était à Port Berger, et j’y ai passé environ deux mois à apprendre, avec une dizaine d’autres personnes, les règles, les lois et les subtilités des couleurs », se souvient l’artisan. Le soutien de cet initiateur a laissé au passionné de dessin qu’était le « jeune Rodric » la liberté de perfectionner sa technique et maintenant, il forme et accompagne de nouveaux artisans à son atelier, en espérant que leurs futures créations en découleront.

« Il existe de nombreuses techniques. Les bases de la mosaïque s’inspirent du dessin », explique Rodric, tout en posant délicatement les petits cailloux colorés sur le tableau. Les formes et la composition, le chemin des pierres, l’ombre et la lumière, les couleurs confèrent cette harmonie au regard, le tout orchestré au rythme de l’artisan. Il n’y a que des pierres naturelles : granite, marbre, jaspe… provenant de différentes régions de Madagascar. Tout commence par un dessin servant de repère.

« La mise en place des pierres suit une logique précise, il faut qu’il y ait une compréhension claire de ce qui va se créer. C’est comme dessiner, mais avec des pierres », précise-t-il, faisant deux pas en arrière et plissant l’œil gauche pour avoir un regard net sur la reproduction de La création d’Adam qu’il est en train de réaliser. Accrochée aux murs et aux fenêtres des églises et des collectionneurs, cette forme d’expression, héritée d’époques anciennes, se distingue par ses reliefs et sa clarté naturelle. Elle est à la fois tangible et fluide, comme les marques de Radoniaina Fy Rodric Andriamamonjy, lorsqu’en 2023, il a décidé de créer ses propres pièces en s’affranchissant presque entièrement des règles.

« Le but de l’atelier est de former des artistes, d’autant plus qu’il n’y a pas d’écoles d’art à Madagascar actuellement », souligne-t-il. Le parcours de l’artisan lui a fourni une base solide sur l’art et le dessin, car la mosaïque repose sur cela. « L’objectif est de faire découvrir la beauté du monde qui nous entoure. Comme les hommes, chaque pierre a sa qualité, sa forme, sa dureté, sa couleur, mais elles s’assemblent pour ne former qu’une seule œuvre, une petite communauté », martèle l’artisan. Les matériaux sont légèrement accentués pour révéler cette unité dans la diversité ; un tableau de taille moyenne peut compter jusqu’à 2000 pièces pour un travail d’environ un mois. Radoniaina Fy Rodric Andriamamonjy prévoit de réunir davantage d’artisans autour de ce projet en vue, peut-être, d’une exposition autour de cette passion commune. Côté personnel, l’artiste débute également dans le vitrail, ces créations en verre souvent coloré, assemblé pour former une image ou un motif décoratif.

Rova Andriantsileferintsoa

Contact : +261 34 02 431 25

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Lire

9 décembre 2025

Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Disco Afrika, réalisé par Luck Razanajaona, devient le premier film malgache soumis aux 98ᵉ Oscars dans la catégorie Meilleur film international, aprè...

Edito
no comment - Shows devant !

Lire le magazine

Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

No comment Tv

Making of shooting mode – Novembre 2025 – NC 190

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition novembre 2025 - NC 190
Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

Focus

November Numérique

November Numérique à l'IFM

no comment - November Numérique

Voir