Franck Mesnel : « Le rugby génère des valeurs humanistes »
13 décembre 2016 - La modeNo Comment   //   2196 Views   //   N°: 83

Du rugby à la mode, il n’y a qu’un pas pour Franck Mesnel, ancien joueur de rugby et président fondateur de la marque de rugbywear Eden Park, désormais présente à Madagascar. Très souvent présent au pays, particulièrement à Sainte-Marie à travers son association Les papillons du ciel, Franc Mesnel a trouvé là son nouveau terrain de jeu.

Votre lien avec Madagascar ?
J’ai un attachement particulier à ce pays, surtout aux gens. Dans le rugby, on nous apprend à construire nos vies, à ne pas tricher. Ces valeurs sont des moteurs qui nous permettent d’avancer et je souhaite à tous les enfants de trouver la passion qui leur permettra de sourire tous les matins. C’est ce que nous essayons de transmettre aux enfants de Sainte-Marie qui sont coupés de toute actualité. Nous essayons de les informer sur ce qui se passe dans le monde et de leur donner l’envie d’apprendre. Au départ, nous étions parties pour faire une petite école élémentaire et finalement nous avons créé le Collège du Rocher où 85 enfants sont scolarisés grâce à notre association Les papillons du ciel. Les Saints-Mariens jouent plutôt au foot, mais nous leur avons balancé une olive en plastique en précisant que c’est un sport réputé à Tana (rires). Ils étaient étonnés. Mais il y a une autre réalité là-bas. Les enfants se lèvent à 4 h 30 avec une heure et demie de trajet en pirogue pour aller à l’école…

Ce papillon dérivé du nœud pap est votre marque de fabrique ?
Ce nœud de papillon, c’est toute une histoire. Nous avons joué au rugby en première division dans un Club qui s’appelle le Racing Club de France à Paris, et comme tout bon étudiant, sur le principe du capable ou pas capable, nous avons commencé à jouer avec des bérets à Bayonne, un accessoire sacré au Pays Basque. Et nous avons gagné le match avec la reconnaissance des Basques. À partir de ce moment, nous avons fait des matchs avec des chaussures peintes en doré, des grands shorts, nous étions très attachés à notre style, toujours avec un peu d’impertinence et de provocation, mais jamais pour se moquer des gens. Quand nous sommes arrivés la veille de la finale en 1987 au Parc des Princes, nous nous sommes demandés ce que nous allions mettre comme accessoire. On s’est dit, on va prendre l’objet qui est le plus significatif d’une belle soirée, on va porter un nœud de papillon en rose, noir c’est un peu triste. Au lendemain de cette finale, que nous avons perdue, c’a été le raz-de-marée !

D’où l’idée d’une marque ?
Absolument. À la fin de nos études, nous nous sommes demandés ce qu’on allait faire du nœud de papillon. Nous savons déchirer des maillots de rugby, alors pourquoi pas en fabriquer ? Nous avons choisi de nous positionner dans le haut de gamme parce qu’il y a moins de concurrence. Aujourd’hui, nous sommes présents dans plusieurs pays d’Afrique, comme au Sénégal, au Maroc, en Tunisie, au Nigéria, et maintenant Madagascar. La marque plaît beaucoup car elle est rattachée à un sport qui génère des valeurs humanistes. De plus à Madagascar, le rugby est très présent grâce à l’équipe nationale des Makis. À la veille de nos 30 ans, je suis ravi d’ouvrir cette boutique ici.

Le style Eden Park est à fond dans l’ovale !
Nous avons nos codes à nous ! Par exemple, nos mannequins ont des têtes en forme de ballons de rugby, les boutons de nos chemises sont ovales. On s’inspire beaucoup des dessins des maillots de rugby, mais en y ajoutant la notion de confort. Il y a aussi les codes couleurs, le bleu marine, le bleu ciel, le blanc et le rose qui sont associés au Racing Club de France. Cela fait partie de notre ADN ! Il y a beaucoup de références graphiques également. Nous revendiquons ce côté parisien, adepte de la qualité, avec de belles matières. Nous sommes dans ce qu’on appelle le Premium, le haut de gamme à la française.

Eden Park, une anecdote ?
À la veille de la Coupe du monde de 2011, en Nouvelle-Zélande, au stade Eden Park, nous avons racheté les poteaux de rugby dans le cadre d’une action caritative après les tremblements de terre de Christchurch. Avec une partie de ces poteaux, nous avons fabriqué des trophées que nous avons envoyés aux All Blacks et aux joueurs français de 1987. Tout un symbole !

La prochaine collection ?
Elle va célébrer nos 30 ans d’existence. Nous avons développé des partenariats assez orignaux pour 2017, par exemple avec Poiret qui est un fabricant de montres. Nous allons fabriquer 175 montres Poiret numérotées à l’occasion de nos 30 ans. Ça va être la mêlée !

Propos recueillis par #AinaZoRaberanto

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