Felana
8 janvier 2015 - DiasporaNo Comment   //   7358 Views   //   N°: 60

Felana Nirina Rakotondramanana a choisi d’exercer un métier très masculin, celui de vendeuse de voitures. Elle brille tout autant dans ses temps libres en coachant la troupe de danse Kintana.

Le jour de ses 18 ans plus un jour, Felana prend l’avion pour venir s’installer avec sa mère à La Réunion. Finis les vertes années à Antsirabe ou les bons moments à l’Hôtel de France de Mahajanga, géré par la famille. Fini également l’un des moments les plus forts de sa vie, une année en internat chez les soeurs à Tana, où musique et danse se pratiquent en cachette…

A La Réunion, l’objectif est de se former et de travailler, pour rapidement devenir indépendante. Felana passe brillamment un bac professionnel en commerce, puis un BTS technico-commercial et une licence en vente et développement commercial. En parallèle, elle devient animatrice commerciale ou encore vendeuse pour payer ses études. Elle sait aussi bien se vendre que vendre les produits qu’elle propose, puisque elle décroche un poste dès la fin de ses études.

Mais ce travail l’ennuie, elle cherche un nouveau challenge. Se démarquer : pourquoi vendre des voitures serait-il réservé aux hommes ? Les femmes achètent de plus en plus elles-mêmes leur véhicule, alors pourquoi ne feraient-elles pas plus confiance à une femme ?

L’un des plus gros concessionnaires de La Réunion se laisse séduire par cette idée, et Félana devient la première vendeuse à intégrer l’équipe masculine d’un des géants de l’automobile. Côté loisirs, depuis son tout jeune âge, son corps répond instinctivement à la musique. Elle obtient son premier diplôme de danse à l’âge de 5 ans. Autodidacte la plupart du temps, elle va se retrouver à différentes reprises sur scène dans des associations culturelles malgaches. Ses racines, elle les cultive à travers les rythmes malgaches.

Il y a quelques mois, elle intègre l’association Kintana pour coacher une dizaine de jeunes danseurs et danseuses de la troupe. Son rôle est celui d’une directrice artistique. Si elle créé les chorégraphies, elle ne peut s’empêcher de monter également sur scène avec les autres danseurs.

Les répétitions se passent dans la bonne humeur, mais Félana reste pro et intransigeante : suivre des régimes alimentaires stricts, assurer huit heures de répétition par semaine. Au menu musical pour la troupe, du salegy bien sûr, mais aussi le séga et le maloya local qui servent de base de travail et de moyen de rentrer en communion avec la population réunionnaise. La tête dans les étoiles et les pieds bien posés sur terre, il se pourrait bien que Félana arrive un jour à décrocher la lune.

Texte et photo: #JulienCatalan

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