Falihery Ratovonirina : Danseur pas classique
20 juillet 2017 - CulturesNo Comment   //   1536 Views   //   N°: 90

Formé en ballet classique, le chorégraphe, danseur et metteur en scène Falihery Ratovonirina a fondé le Théâtre Kala à travers lequel il veut transmettre tous les secrets de la danse. Chaque mouvement, chaque pas est une invitation à la découverte.

Diplômé de l’Académie Royale de Danse d’Angleterre, Falihery Ratovonirina se consacre désormais à sa compagnie de danse et théâtre baptisée Théâtre Kala qu’il a créé en 2011. « J’ai décidé de combiner ses deux disciplines car à Madagascar, c’est encore rare. Soit on fait uniquement de la danse soit du théâtre », explique-t-il. Chorégraphe et danseur depuis une vingtaine d’années, il met en avant les expériences qu’il a acquises au sein de plusieurs compagnies et académies internationales. « J’ai eu l’opportunité d’aller à Maurice où je me suivi une formation pendant un an et demi. Ensuite, j’ai fais quelques voyages entre Madagascar et l’étranger pendant près de six ans. En rentrant à Madagascar en 2009, c’était évident qu’il fallait que je construise quelque chose. »

Ce qui caractérise le travail de Falihery, c’est ce mélange permanent de la danse classique avec les rythmes contemporains dominés par la touche malgache. « Le ballet classique, c’est la base. Cela permet de préparer le corps pour l’alignement et les positions. C’est un langage universel pour tous ceux qui veulent faire de la danse. Ensuite, il est possible de changer les mouvements afin de créer ses propres styles. » C’est ainsi qu’il a imaginé les danses comme le gasy jazz ou encore l’afro-gasy. Même s’il à collaborer avec plusieurs danseurs confirmés, il aime également partager avec les jeunes, c’est d’ailleurs dans cette jeunesse qu’il trouve ses inspirations. « Chez les Malgaches, le nom Kala signifie adolescente âgée entre 12 et 16 ans selon les Ntaolo. C’est la période de découvertes chez les jeunes filles. Chez les indiens, il signifie noir, la vitalité et le feu chez les Indonésiens. C’est cette énergie et cette folie que j’ai envie de transmettre. »

L’histoire et les légendes de Madagascar constituent aussi le fil conducteur de chacune de ses pièces comme dans sa dernière comédie musicale Rabe inspirée de l’histoire de Ravolahanta et Rabeniomby, le couple d’amoureux qui s’est suicidé dans le lac Tritriva. « En fait, toute l’histoire de cette pièce tourne principalement autour de Rabe car apparemment Ravolahanta était un poids pour lui. Dans cette pièce j’ai mélangé la danse, le théâtre et la poésie. » Comme toujours, ses idées et ses envies sont sans limite. Mais malgré les efforts que les compagnies de danse font pour faire évoluer la discipline, Falihery estime qu’il manque encore les infrastructures nécessaires pour que l’art puisse se développe à Madagascar. « C’est inconcevable de voir que les salles destinées à l’art et la culture deviennent des lieux de culte. Le public malgache ne peut apprécier l’art tant qu’on ne prend pas les mesures nécessaires pour faire changer les choses ! »

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