Eau potable pour Beapombo : Les petites gouttes font les grands fleuves
4 septembre 2018 - AssociationsNo Comment   //   2085 Views   //   N°: 104

En juin dernier, Koléane Foxonet a lancé un appel à don sur un site de financement participatif pour son projet « Eau Potable pour Beapombo ». Grâce à l’aide de contributeurs d’ici et d’ailleurs, elle a pu réunir 1 600 euros, soit 100 euros de plus que ce qu’elle avait prévu, pour l’achat d’une pompe hydraulique qui assurera l’approvisionnement en eau potable de ce village du Sud dont elle est originaire.

© photo : Koléane Foxonet

Koléane Foxonet,
initiatrice du projet.

Les petites gouttes forment les grands fleuves. Et les généreux donateurs qui ont contribué au financement du projet Eau Potable pour Beapombo, sur la plate-forme de financement participatif GoFundMe, ont fait déborder le seau de Koléane Foxonet, initiatrice du projet. « Notre objectif initial était d’atteindre 1 500 euros pour acheter la pompe, mais en un mois nous avons pu en réunir 1 600 grâce à la générosité des contributeurs. »

De retour au pays, cette jeune étudiante en master de droit à l’Université de Perpignan, a tenu sa promesse en ramenant l’eau potable à Beapombo, une commune rurale du Sud dont elle est originaire et qui souffre d’un très faible taux d’approvisionnement en eau. L’achat de la pompe hydraulique s’est fait en août dernier, soit deux ans après que la pompe financée par la BAD (Banque africaine de Développement) en 2005, dans le cadre du projet Alimentation en eau potable et assainissement en milieu rural dans le Grand Sud, eut été volée.

Deux années durant lesquelles les femmes de ce village ont dû parcourir quotidiennement plusieurs kilomètres avec des seaux de 15 litres sur la tête pour s’approvisionner en eau non potable dans un puits insalubre. Ce sont ces femmes qu’elle a côtoyées en 2016, dans le cadre de la réalisation de son projet photo Femmes de l’Ihorombe qui ont inspiré ce projet à Koléane. « Je ne me voyais plus revenir dans le village qui a vu naître ma mère en ignorant ces problèmes. C’était impossible pour moi de continuer à parler d’elles sans les aider. C’est de là qu’est né le projet », confie-t-elle.

Dans le sud de Madagascar, les vols de pompes sont très courants. « Rien que dans la commune de Beapombo, il y six fokontany et trois d’entre eux ont bénéficié de trois pompes hydrauliques dont deux ont été volés. » D’après elle, les pompes sont utilisées dans les exploitations de saphir à Ilakaka ou pour la fabrication d’armes artisanales. Pour éviter que cette nouvelle pompe ne soit une fois de plus volée, Koléane et son équipe y ont intégré un antivol. Les responsables de Beapombo ont, quant à eux, été formés à l’entretien de la pompe pour que celle-ci ne soit pas détériorer.

A long terme, chaque villageois devra s’acquitter d’un paiement mensuel de 500 ar pour entretenir le matériel. Le reste des fonds sera utilisé pour acheter des plants de nèfles qui seront plantés dans le village et qui serviront, dans le futur, de source de revenus pour les femmes.

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