Dominique Masseron
7 décembre 2013 - DécoNo Comment   //   3267 Views

n°47

Ambositra: dentelle sur bois

Dominique Masseron expose  du 6 au 23 décembre au Chalet des Roses d’Antsahavola différentes œuvres de marqueterie qu’ils a réalisées avec les artisans Zafimaniry.           Quand  les meilleurs travailleurs du bois au monde  s’attaquent à cet art de la Renaissance, cela ne peut faire que des merveilles.

Petit-fils d’une lignée d’ébénistes périgourdins, #Dominique Masseron réside à Madagascar depuis 20 ans. Il a choisi d’exercer le #métier de marqueteur d’art après avoir découvert toute la palette de couleurs des bois de la forêt Zafimaniry, à l’est d’Ambositra. Touché par le savoir-faire des artisans locaux, il a décidé de travailler avec eux.

« Je leur fournis le dessin  et ensemble nous choisissons le meilleur bois. Je ne suis là que pour canaliser leur créativité et les aider dans la commercialisation des produits. Pour le reste, ce sont de véritables #artistes. »

De la découpe du bois à la finition, il s’agit bien d’un pur travail Zafimaniry, peuple dont l’artisanat du bois  est inscrit depuis 2008 par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

La marqueterie de bois est née au XIVe siècle, dans l’Italie de la Renaissance. Elle dérive d’une #tradition de l’incrustation remontant à la plus haute Antiquité, technique consistant à creuser le bois pour y insérer des morceaux de nacre, de corne ou ivoire, ou d’une essence différente.

Elle est toujours en vogue auprès des artistes contemporains  qui l’utilisent pour l’architecture, le mobilier et la #décoration en général. Un travail qui demande un soin infini. « Une fois que j’ai l’idée  en tête, je la mets sur papier et je réalise le plan grandeur nature… au niveau des  dimensions, on est proches  des kakémonos japonais ! » Ensuite,  c’est l’étape de la sélection des essences avec les artisans, que ce soit de l’eucalyptus ou un simple bois de menuiserie.  Les feuilles de bois d’une épaisseur de 3 mm quand elles sont ramenées de la forêt vont être rabotées et aplanies jusqu’à atteindre à 1,5 mm.  

 

Pour la  découpe du dessin, les artisans travaillent au rasoir et à la  scie. Tout le pari est d’arriver à un rendu proche de la peinture sur bois, avec toutes les  nuances possibles, plus spécialement dans les bleus. « Dans le bois, le bleu n’existe pas, alors nous recourons  à une technique ancienne qui consiste à le tremper  dans les rizières…»  Dès que le motif réalisé, les tableaux sont collés sur un support, puis poncés  et vernis.

Réalisée collectivement, l’oeuvre peut être livrée en quelques jours ou un mois selon les dimensions et la difficulté du motif.  Les amateurs de marqueterie Zafimaniry  sont aussi bien des  touristes que des particuliers ou des #hôtels à la recherche d’une décoration originale. Un savoir-faire furieusement dans l’air du temps  à découvrir le temps d’une exposition au restaurant  Le Chalet des Roses d’Antsahavola.

Aina Zo Raberanto

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