Diana Chamia Anjarasoa « Un bijou, c’est toute une histoire »
9 octobre 2022 // Mode & Design // 2958 vues // Nc : 153

Sous la marque Vangovango Gasy, Diana Chamia Anjarasoa ambitionne de faire rayonner le bracelet ancestral, le « vangovango » emblématique de l’île, et la joaillerie malgache en général. Réalisés à la main par des artisans bijoutiers locaux, ses créations veulent être du patrimoine avant d’être des parures.

Elle a fait partie des 50 finalistes des Africa’s Business Heroes 2022, concours organisé par la Fondation Jack Ma (Alibaba Group) pour promouvoir la nouvelle génération d’entrepreneurs africains.
Elle, c’est Diana Chamia Anjarasoa, une jeune femme qui se définit à part égale comme créatrice de bijoux et entrepreneuse.
Plus exactement, c’est en voulant vivre pleinement de sa créativité qu’elle a quitté le monde de l’entreprise pour créer la sienne. « Après avoir obtenue mon Bac S à Antsiranana (Diego-Suarez), j’ai continué mes études à Paris grâce à une bourse d’étude. De là, j’ai passé une licence en Science de la communication à l’Université de Paris 13 puis un Master de Web business developer au Campus Fonderie De l’image, une des écoles d’art numérique les plus réputées de Paris. Comme j’étudiais en en alternance, cela m’a permis d’avoir aussi un pied en entreprise et de me former professionnellement tôt. »

En 2018, elle décide de voler de ses propres ailes en créant Vangovango Gasy, en référence au bracelet emblématique de Madagascar. Ce bijou en forme de jonc, généralement fabriqué en argent, est différent selon les régions. À l’époque coloniale, il était même fabriqué avec des anciennes pièces de 5 francs en argent. « Le vangovango vient du nord de Madagascar, c’est pour cela qu’on dit vangovango sakalava. Je suis concernée, car cela vient de chez moi ! Je me suis donnée comme mission de faire connaître son histoire mais aussi de faire briller le vita malagasy (savoir-faire malgache) dans le monde de la joaillerie. » Et de rappeler que dans la culture animiste ancestrale, le vangovango avait une dimension surnaturelle, agissant comme lien entre les mortels et les razagna (esprits des ancêtres) pour qui le portait, notamment lors de cérémonies.

« Je veux que les gens prennent conscience que les bijoux sont un patrimoine et non pas seulement des objets de mode. » Si elle reproduit fidèlement les vangovango les plus classiques, elle n’hésite pourtazt pas à innover en proposant des modèles de bracelets originaux, inspirés de ses voyages et de ses rencontres, à Madagascar ou ailleurs. « Je visite les musées, j’adore les vide-greniers de Paris comme les marchés de Diego. Je couche tout sur le papier : le choix des matériaux, le grammage de l’argent ou de l’or, la taille des pierres, et je commande un prototype à des artisans. Si le prototype correspond à l’idée de départ, on lance la communication en ligne et on commence la fabrication. »

Parmi ces modèles phares, on retrouve évidemment le vangovango sakalava en argent plein, mais aussi le pendentif Bouddha or 18 carats et jade et la bague Infinity. S’en remettant prioritairement aux artisans locaux, c’est l’ensemble de l’artisanat malgache qu’elle veut mettre en valeur, sans pour autant minimiser les difficultés que rencontrent les créateurs. « Entreprendre à Madagascar n’est pas facile. Il manque encore des incubateurs ou de centres d’accompagnement alors que nous avons du potentiel. Il faut tendre la main aux jeunes qui ont des idées et qui portent en eux le développement du pays. »


Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Deux jours d'Histoire et d'économie

Lire

22 mai 2025

Deux jours d'Histoire et d'économie

Retour aux sources de l'économie de Madagascar – du troc et de la traite d'esclaves au système actuel. Les 3 et 4 juin prochains, la Cité des Cultures...

Edito
no comment - Le bio, une ambition malgache

Lire le magazine

Le bio, une ambition malgache

À Madagascar, l’agriculture biologique s’impose progressivement comme un levier de développement durable. Portée par une demande internationale croissante et un marché local en pleine structuration, elle touche aujourd’hui près de 200 000 producteurs sur tout le territoire. Vanille, épices, cacao, huiles essentielles… les produits bio malgaches séduisent à l’export et gagnent aussi du terrain dans les habitudes de consommation locale. Mais cette dynamique prometteuse s’accompagne de nombreux défis. Complexification des normes internationales, hausse des coûts de certification, organisation collective encore fragile, ou encore effets du changement climatique : les obstacles sont bien réels. Face à cela, des initiatives concrètes émergent, de la formation à l’agroécologie jusqu’aux nouveaux pôles de production bio organisés en « territoires à vocation ».
Dans notre rubrique ÉCO, Heriniaina Ramboatiana, président du SYMABIO, dresse un état des lieux lucide de cette filière en pleine mutation et partage les pistes pour en faire un véritable pilier du développement malgache.

No comment Tv

Making of shooting mode – MAI 2025 – NC 184

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁®magazine édition mai 2025 NC-184.
Modèles: Heavenly, Mitia, Tiaro, Aliniaina , Mélanie , Tendry, Santien, Mampionona
Make-up: Samchia
Photographe: Andriamparany Ranaivozanany
Equipe de tournage: Vonjy
Réalisation: 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁®
Collaborations: Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG - KOSTAMI

Focus

Association Mamelomaso - Alahamadibe

L’Association Mamelomaso a célébré, du samedi 29 mars au lundi 31 mars dernier, l'Alahamadibe, le Nouvel An des Malagasy, à Ankazomalaza - Ambohimanga Rova

no comment - Association Mamelomaso - Alahamadibe

Voir