Danny Nadh : « La musique est notre langue commune »
23 février 2018 - Comores DiasporaNo Comment   //   2383 Views   //   N°: 97

Originaire de Mutsamudu, capitale de l’île d’Anjouan, Danny Nadh est à la fois le leader-manager-producteur-auteur-compositeur du groupe Djimbo. Établi à Nantes, en France, depuis 40 ans, il est le gardien du temple musical de toute la diaspora comorienne dans l’Hexagone.

Sixième d’une famille de douze enfants, Danny Nadh – Daniel Nadhir pour l’état-civil – a grandi dans un milieu artiste. Son père, originaire du département de Mayotte, est musicien multi-instrumentiste ; il est parmi les fondateurs du premier orchestre de l’île d’Anjouan, Saifi El Watan. Sa grande-sœur est la première artiste peintre d’Anjouan et leur-grand-mère tout simplement la créatrice de la fameuse poupée anjouanaise en bambou ! En 1975 après le décès de son père, sa grand-mère décide de l’envoyer en France pour ses études. Il débarque à Nantes où il décroche son brevet de technicien supérieur (BTS) en maintenance informatique. Il est aussi animateur et directeur de colonies de vacances ou dans des centres pour handicapés.

En juillet 1980, c’est la « révélation ». Le concert de Bob Marley au parc des expositions de la Beaujoire à Nantes est comme un déclic, il entend l’appel de la musique. Il commence à jouer de la guitare, touche à la danse et pense déjà en terme de métissage artistique. Un an plus tard, il crée avec des amis le groupe Ego qui mêle reggae et musiques traditionnelles d’Anjouan. Puis c’est Djimbo en 1984, formation 100 % comorienne qui lui permet de remporter le tremplin de la Chapelle des Lombards à Paris, incluant un mois et demi de contrat dans ce haut lieu de la musique tropicale. Le tout suivi d’une tournée mondiale entre 1984 et 1995 qui lui permettra de se produire à la Réunion, Maurice, Comores, en France, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique.

« Ma musique s’appelle la Linga Music, c’est le langage musical de l’océan Indien… » Artiste de l’ouverture, il se définit comme le défenseur des cultures locales de la région à travers le monde : Rythmes traditionnels, musique moderne mêlant maloya, séga, seggae, le groupe joue la fusion à fond à coups d’albums phares : Hakara (1986), Hommage à Mandela (1987), Linga Music (1992), Africa N’Dzima (2000), Mimi Na Wéwé (2011), de consécrations internationales : quatre trophées à son actif dont le 1er Prix du Meilleur groupe, meilleure chanson de l’Océan Indien à Maurice en 1994.

« Dans mes chansons je parle très souvent des problèmes du quotidien, de la politique en général, mais aussi de notre inter-culturalité au travers de notre métissage africain, arabe et occidental. J’ai des bonnes relations avec tous les artistes de la région, à l’instar de Rossy ou Wawa. J’ai de la famille à Madagascar et dans toutes les îles de l’archipel des Comores. À la Réunion et à Maurice également ! »

Pour l’heure, Danny Nadh travaille sur un projet qui est de rassembler de façon plus formelle les artistes de l’océan Indien. Il s’agit de « parler de nos traditions et nos cultures et préparer à l’unanimité l’avenir de nos îles. Bref, réunir la richesse de nos îles… »

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