Daba est un groupe de percussionnistes sans tambours ni gongs ni taroles. Pour donner le rythme, ils utilisent des pots de peintures vides et des seaux en plastique. C’est toujours ça qu’on ne jettera pas dans la nature, explique Hasina Rakotonirina, fondateur et tête pensante écolo du groupe.

Daba, d’abord ?
Cela signifie littéralement seau ou boîte, car on se sert de seaux en plastique ou de pots de peinture vides comme percussions. On est même les premiers ici à le faire. Mais Daba, c’est aussi l’acronyme de Doboka apongan’ny bandin’Antsimondrano (son du tambour des gars d’Atsimondrano), du fait que nous sommes tous originaires de ce quartier de Tana. On a débuté en 2007, alors qu’on était encore à l’école. On a fait pas mal de premières parties de groupes comme Bejijy. En 2011, on a animé la fête de réouverture de l’hôtel de ville de Tana, un grand honneur pour nos boîtes de peinture.

Pourquoi des seaux en plastique ?
On est des écolos, on est à fond là-dedans. On s’est dit que si pour la fabrication d’un tambour, on doit couper un arbre et abattre un zébu, alors ça ne vaut pas la peine. Nous sommes huit dans le groupe, c’est-à-dire huit arbres et huit zébus à chaque fois. On a donc cherché des percussions alternatives qui ne nuiraient pas à l’environnement. Plutôt que de laisser ces boîtes en plastique dans la nature, ce qui demandera des siècles avant qu’elles ne disparaissent, on a préféré les recycler. Côté technique, ces seaux donnent des sons assez particuliers, des tonalités que le djembé et autres tambours n’ont pas.

Musicalement ?
On est très ouverts, on ne se fixe pas un genre musical précis. On joue aussi bien du vakodrazana (folklore) que du moderne. On a collaboré avec le groupe de vakodrazana Vonin’Avoko, et là on est sur un grand projet avec le collectif de rap Secteur AB. C’est l’avantage de savoir jouer sur plusieurs registres, on n’est jamais à court de collaboration (rires).
 

Propos recueillis par #SolofoRanaivo