Couteau suisse: La croix et la manière
1 mai 2013 - VintageNo Comment   //   2615 Views   //   N°: 40

Les fanatiques du couteau multifonctions savent que c’est chez les Suisses qu’on fait les meilleures lames. Après le rachat de Wenger en 2005, Victorinox est aujourd’hui le seul à fabriquer le fameux couteau à la croix blanche : 25,7 millions de pièces écoulées à chaque année, sans compter la contre-façon…

Victorinox ou Wenger ? Depuis 2005, la question ne se pose plus. En rachetant Wenger après plus d’un siècle d’une concurrence à couteaux tirés, Victorinox est aujourd’hui le seul fabricant autorisé du fameux « couteau suisse » : enfin relativement, car la contre-façon est active. Wenger aura très mal vécu l’interdiction d’objets pointus dans les bagages à main des voyageurs à la suite des attentats du 11 septembre 2001, ce qui s’est traduit pare une chute de 20 % de ses ventes…

Pour Victorinox, tout commence en 1884 lorsque Karl Elsener, un industriel du canton de Schwytz, a l’idée de fournir en couteaux de poche les soldats de l’armée suisse. Il a en tête un outil compact et robuste qui offrira de multiples fonctions : lame, tournevis, poinçon… C’est le fameux Original Swiss Army Knife qui est produit à partir de 1891, bientôt suivi de tout un arsenal de couteaux de sport (l’écusson rouge à la croix blanche n’apparaît qu’en 1909) La marque originellement appelée Victoria se transforme en Victorinox en 1921 pour saluer l’arrivée de l’acier inoxydable.

Elsener n’ayant pas la capacité de fournir à lui seul toute l’armée suisse, il est « doublé » dès 1901 par une autre coutellerie installée non loin de là, dans le canton du Jura. Le couteau Wenger, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne se distingue en rien de son homologue du canton de Schwytz, à peine quelques différences de design au niveau de la croix ! Tous deux deviennent les fournisseurs attitrés de l’armée et officiellement les seuls à pouvoir fabriquer l’authentique « couteau suisse ».

Avec les années, ses fonctions ne cessent de s’accroître, intégrant tournevis, pincette, ciseaux, stylo, lampe de poche, ouvre-boîtes, décapsuleur, tire-bouchon (prohibé sur les couteaux militaires). Le modèle XXL de Wenger aura même les honneurs du Guinness World Records avec ses 141 fonctions… seul inconvénient, il pèse 1,3 kilo ! Signe des temps, le couteau suisse fait la part belle au hi-tech avec le pointeur laser et la clé USB. Depuis 1992, il fait même partie des outils de base embarqués d a n s l’espace par les équipages de la NASA…

Andoniaina Bernard

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