C’est vous qui le dites

Coups de coeur, coups de gueule, envie d’envoyer un message à une personne qui vous est chère ou simplement de vous exprimer… cette rubrique vous est dédiée. Envoyez vos mails à courrier@nocomment.mg, nous les publierons.

Fitahiana

Fitahiana (photo ci-jointe) est devenu sourd à l’âge de 2 ans et demi suite à une méningite. Auparavant, il a fréquenté l’école Le Petit Nid mais suite à cet incident, il est entré en classe de maternelle à l’école AKA.MA 67ha (Akanin’ny Marenina) et il y a grandi. Ce fut une dure épreuve pour nous tous, sa famille. Mais le petit nous a toujours surpris et il ne s’est jamais apitoyé sur son sort et n’a jamais abandonné. C’est un garçon plein de vie, de passion et qui est super ambitieux. C’est alors qu’il a décidé qu’il allait passer l’examen du baccalauréat même s’il était encore en classe de 1ère.

C’est un persévérant, un battant qui nous a donné à tous de l’espoir dans la vie. Dans le cas contraire, on ne saurait quoi faire pour affronter de telles situations. Et voilà, il a réussi le bac série A2 avec mention Assez-Bien à l’âge de 18 ans. Maintenant, il souhaite continuer ses études en Informatique au CNAM et Multimédia à l’ESM.

A Madagascar, nous n’avons pas encore d’universités spécialisées pour les sourds, contrairement à L’université Gallaudet aux États-Unis. Donc il va falloir nous battre et donner notre maximum pour que notre petit frère réussisse.

Je voulais vous partager notre petite histoire, parce que moi-même sa grande soeur, j’en ai tiré des leçons. Nos parents ont dit que leur plus grande déception dans la vie a été quand notre Fitahiana est devenu sourd. Mais nous n’avons jamais laissé tombé, nous allons toujours avancer. Moi-même, des fois, je me plains de ma vie, de mon travail mais en fait, nous ignorons qu’il y a des gens qui ont envie d’avoir ce que nous avons, mais nous ne sommes jamais capables d’en être reconnaissants. Rien ne sera jamais assez pour nous dans cette vie. Nous devrions juste apprécier ce que nous avons et de vivre pleinement et passionnément.

Fihobiana

Elle est pas belle la vie ?

Si vous marchez avec une certaine impatience et des envies, c’est que vous êtes en vie. Si vos rêvent se répercutent en vous, les uns après les autres, c’est que vous êtes en vie. Aux gens qui se sont lassés de la vie, je demande : qu’y a t-il après la mort ? Rien ! C’est le grand sommeil où tout meurt. Or, dans la vie, s’il y a désespoir, il y a toujours un autre espoir, une nouvelle porte qui s’ouvre. Une nouvelle opportunité. Car s’il y a colère et tristesse, il y a consolation; car s’il y a défaite ou succès, il y a envie ; car s’il y a espoir, il y a désir…
Lorsqu’une serrure se fabrique, sa clé suit obligatoirement. Pour dire que s’il y a un souci, une solution existe quelque part, et cette solution à nous de la trouver. Chaque moment vécu ou à venir est une nouvelle bataille déclarée. Et il faut se battre pour vivre, et obtenir le bonheur. Pourquoi donc baisser les bras, si ces combats nous sont des obligations ? Ce ne sont pas nos aptitudes qui montrent vraiment qui nous sommes, ce sont plutôt nos choix. Choisissons donc d’accepter la vie telle qu’elle est…

A.M.

Putain d’amour

Histoire d’un manque, d’une absence qui pèse lourd, comme si quelque chose retenait son souffle prisonnier. Une absence qui la hante au point qu’elle reste enchaînée à des larmes intarissables. Elle essaie de marcher, dans ces ruelles. Elle espère te voir, apercevoir ta silhouette, deviner ton ombre. Elle repère du rouge, elle se dit que c’est toi. Mais non, elle s’affole de la solitude et se fait des mirages lorsqu’elle est seule. Les étoiles sont invisibles le soir, mais toi, elle espère encore te voir. Au bout de la rue, parmi la foule, dans une voiture ; ou qu’au moins tu te fasses ta place dans ses rêves. Elle se dit que lorsqu’on devient accro à quelqu’un, de toute façon on est toujours foutu après. On se retrouve sans rien, à part ce putain d’amour, notre solitude, et ce manque qui n’en finit jamais. Les sentiments la brûlent à présent. Elle serait prête à tout pour pouvoir fuir cette sensation acide qui lui inflige du poison.

Incapable de se défendre, elle est inoffensive à présent. Tu as tout chamboulé, oui, tu l’as hypnotisée. Par une force surhumaine, ce petit rien qui l’emballe en toi, cette capacité qu’elle détenait – alors qu’elle ne le voulait pas- de voir loin dans tes yeux, loin dans ton âme, loin jusqu’à ce que cette obsession de décrypter ton être anéantisse ce qu’hier elle était encore. Mais c’est plus que de la souffrance tu sais. Comment définir ce regret, cette haine, cet amour, cette colère, ce manque, cette attraction qu’elle ne peut esquiver, si ce n’est qu’une infinité de souffrance ? Penser, mais à quoi ?

Et tu te sens comment, toi ? Toi qui as autant chiffonné son cœur, toi qui lui donne la faute et rejette les erreurs sur elle. Ce serait cruel de dire que tu n’es plus qu’un étranger alors qu’il y a tant de choses qui la rappellent à toi. Encore et encore. Pour seulement se dire à elle-même qu’elle a vraiment tourné la page, elle prétendrait que tes mots ne hantent plus ses pensées, que ton ombre ne la frôle plus dans ces nuits sombres où elle n’arrive pas à trouver le sommeil, que plus jamais les paroles de ces chansons que tu lui as dédiées ne toucheront son âme.
Toi, qui parviens à vivre sans elle, elle, comment pourrait-elle y arriver ? Elle y pensera demain et le jour d’après encore. Peut-être qu’un jour elle arrivera à le faire. A oublier de penser à toi.

Love.Blue.Coeur (LBC)

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