Corruption : L’absence de progrès tue le progrès
2 mars 2016 - AssociationsNo Comment   //   2165 Views   //   N°: 74

Comme le chanteur Bono l’a dit : « La pire des maladies dans le monde est la corruption. » Madagascar est loin d’en être épargné. Selon les résultats révélés en janvier par l’association Transparency International Initiative Madagascar (TIIM), la Grande Île se classe 123e sur les 168 pays évalués. 

« Malgré les nombreuses déclarations d’intentions du pouvoir exécutif d’éradiquer le phénomène de kolikoly (corruption) à Madagascar, on constate que la perception de ce fléau est loin de s’améliorer », révèle Frédéric Lesné, directeur de l’association TIIM. Créée en l’an 2000, elle se charge chaque année de calculer à Madagascar l’indice de perception de corruption (IPC). Elle attribue une note de 0 à 100 à chaque pays; zéro pour les pays extrêmement corrompus et cent pour les pays les plus intègres. En 2015, 168 pays ont été étudiés.

Madagascar est classé 123e et obtient la note médiocre de 28/100. Et c’est la même depuis trois ans. Par rapport aux pays africains, Madagascar est légèrement en dessous de la moyenne qui est de 33/100 et se place au même niveau que la Gambie, le Guatemala et le Liban. Si l’on se réfère aux îles de l’océan Indien, il est largement en dessous de la moyenne qui est de 41/100. « Ces résultats pour Madagascar sont très dommageables puisque cette perception de la corruption a une influence très importante sur les investissements étrangers et les activités économiques en général. »

Comment se calcule l’IPC ? « Cet indice note et classe les pays en fonction du degré de corruption perçue par des experts dans le secteur public. Pour Madagascar, nous avons utilisé sept sources d’information comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement ou la Fondation Bertelsmann. Nous combinons ensuite ces données au sein d’un indice unique pour avoir une évaluation quantitative de la corruption à Madagascar. »

Les résultats de l’IPC sont ensuite utilisés pour alerter les dirigeants sur la nécessité d’agir plus efficacement contre la corruption. « L’indice est un moyen pour la société civile de promouvoir des réformes ambitieuses et efficaces. À titre d’exemple, des discussions sont en cours pour réviser l’arsenal public contre cette gangrène à Madagascar, notamment au travers de l’instauration d’un pôle anti-corruption qui viendrait remplacer la chaîne pénale qui a d’ailleurs montré ses limites. Nous sommes convaincus que Madagascar peut atteindre le score de 50/100, avec une réelle volonté politique. Encore faut-il que l’État accorde plus de 0,1 % de son budget pour la lutte contre ce cancer. » Attendons voir !

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