Claudia Randrianasolo
2 novembre 2013 - Escales NatureNo Comment   //   1772 Views

n°46

Pour prendre le temps de la découverte, rien ne vaut une petite visite à pied chez l’habitant par groupes de huit personnes au maximum. C’est le credo de Jeannie Claudia Randrianasolo, un guide résolument tourné vers un tourisme à visage humain, ou simplement humaniste.

Jeannie Claudia Randrianasolo est guide touristique,  à Antananarivo  depuis 2006, au niveau national depuis 2010. Elle milite pour un tourisme durable au sein de Vara Expéditions, entreprise de guidage écotouristique sur la capitale, ainsi que dans le réseau Ecotanana. « Je défends un tourisme où l’échange, la communication entre visiteurs et hôtes priment., et pour cela je privilégie la randonnée pédestre. » À chaque sortie, elle ne manque pas de sensibiliser les touristes sur des problématiques qui lui tiennent à coeur.

« Je leur montre qu’il y a de petits gestes qui ont leur importance, comme de faire attention où l’on jette jettent ses détritus, ou encore de prendre exemple sur les lavandières qui se servent plusieurs fois de la même eau pour rincer leur linge. »

Ecotanana regroupe depuis sa création en 2008 travailleurs manuels, gérants de maisons d’hôtes et guides touristiques, tous basés à Antananarivo. L’objectif est de mieux faire connaître la capitale malgache au-delà du seul aspect pittoresque : « Je montre par des exemples concrets comment la population tananarivienne vit et comment elle contribue à l’économie locale. » Les itinéraires pédestres ont sa préférence : « Le meilleur moyen de faire connaître un endroit à quelqu’un c’est d’y aller à pied. En voiture on rate plein de choses, on ne fait que passer devant les maisons, on ne voit pas les gens ; à pied on a davantage de relationnel. » Un tourisme plus humain en somme, et foncièrement humaniste. « En 2008, j’ai suivi une formation donnée par Planète Finances sur le tourisme durable, l’idée générale était justement de s’éloigner du travail de guide bêtement exécuté. »

La distance parcourue est bien sûr réduite quand elle entreprend ses randonnées pédestres. « On ne va pas parcourir de longs kilomètres, mais de toute façon, c’est modulable selon la disponibilité de chacun. Certains demandent à tout voir en trente minutes, d’autres veulent prendre le temps de la découverte. » Tout se fait en petits groupes, huit personnes au maximum, pour que le contact et l’échange soient encore plus fructueux. Cela permet aussi d’emprunter les chemins étroits et les ruelles interdits au tourisme de masse. Sans compter que « marcher limite l’impact carbone, puisqu’on ne consomme pas de carburant ». Er ça c’est juste le détail qui a son importance quand on a la fibre écolo !

Malgré l’habitude, Claudia est toujours surprise par l’hospitalité naturelle des Malgaches qu’elle croise avec ses touristes. « Cette année, j’ai amené quatre touristes dans la haute ville et on a croisé cette vieille dame qui tient une borne-fontaine. Elle a discuté naturellement avec eux et a spontanément proposé de leur faire visiter sa maison, sans rien demander, ni argent ni rien. Depuis, je ne manque jamais de lui amener mes groupes… »

Joro Andrianasolo

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