Carine Ratovonarivo: Design écolo gique
1 mai 2013 - Cousins-cousinesNo Comment   //   2332 Views   //   N°: 40

En privilégiant les matériaux recyclés et les matières naturelles dans le plus pur esprit écodesign, Carine Ratovonarivo ne pouvait que rendre hommage aux artisans malgaches. C’est tout le sens de son exposition itinérante qui se tient ce mois de mai à Toulouse.

Engagée dans l’écodesign (ou écoconception), Carine Ratovonarivo adopte une démarche basée sur la règle des 3R : réduire, réutiliser, recycler. Quand elle crée des objets, elle n’utilise que des matériaux naturels ou déjà utilisés afin de réduire au minimum leur impact environnemental.

« Ne pas ajouter à la surproduction, à la dévastation des ressources naturelles, au gâchis ambiant. » Invitant à une consommation « écoresponsable », elle redonne de la valeur à des objets destinés a priori à la casse, et pourtant capables de trouver une seconde vie. Une démarche qui intéresse à plus d’un titre les artisans malgaches,« recycleurs nés par définition et par nécessité ». 

Tel était le propos du programme Collaborations créatives en Île Rouge : de l’artisanal à l’éco-design qu’elle a initié en décembre dernier. Pendant deux mois, il lui a permis de confronter son travail avec celui des artisans de la RN 7 et de la côte Est. « Le but était de combiner nos compétences, mais aussi de concevoir d’autres champs de création. Par exemple, les artisans d’Ambatolampy sont réputés pour recycler l’aluminium servant à la fabrication de marmites. Nous avons montré que ce savoirfaire peut-être élargi à l’art de table en général, pas seulement aux cocottes. »

Cette collaboration a abouti à la création de tout un éventail d’objets de « récupe » que le public a pu admirer au Mama Benz Concept Store, en mars dernier. Pas seulement des matériaux de récupération d’ailleurs, également des matières naturelles comme le raphia ou le sisal.

Des objets du quotidien ayant leur place à la cuisine, mais aussi des contenants originaux, style boîtes à bijoux, des luminaires pleins d’inventivité. Ainsi de ces bijoux tressés en sisal ou de cette lampe représentant une plante arum en taille réelle, mais réalisée avec du bois…

Pour monter cette collection, Carine Ratovonarivo a fait appel à des métiers aussi divers que la broderie, le tressage, le travail du cuir, du papier ou du fer blanc, rencontrés le long de la RN 7. « J’avais préparé un itinéraire précis des villes où je souhaitais aller. Je savais quels métiers j’allais rencontrer, sans savoir avec qui j’allais travailler. »

Carine Ratovonarivo entend prolonger cette expérience par une exposition itinérante qui se tiendra à Toulouse, en France, au mois de mai, puis aux États-Unis où elle a l’intention de s’installer pour développer sa marque baptisée H.C.R. Eco-Design. 

Le mot de la fin ? « J’aime beaucoup cette remarque de l’écodesigner Fabrice Peltier, créateur de DesignPack Gallery, qui dit que dans ordure il y a or… durable. »

COMMENTAIRES
Identifiez-vous ou inscrivez-vous pour commenter.
[userpro template=login]