Canyoning
3 novembre 2014 - EscalesNo Comment   //   3981 Views   //   N°: 58

Danse avec les ravins

Sud-est

Descendre des cours d’eau  abrupts au moyen de cordes, c’est ce que l’on appelle le canyoning. Une activité que le Réunionnais  Sylvain Lelong entend bien développer chez nous, avec un premier circuit en plein aménagement du côté du  parc national d’Andringitra.

Techniquement proche de ce qui se fait en spéléologie , sauf qu’on y descend des lits de rivière au lieu de gouffres, le canyoning (ou canyonisme) était en plein boom il y a quinzaine d’années en France quand Sylvain Lelong s’y est  initié. « Depuis l’enfance je fais du kayak. J’en suis venu tout naturellement au canyoning, car en kayak on descend forcément les rivières et les deux se complètent. »Le plus souvent, la progression suit le lit du ruisseau et le sens d’écoulement de l’eau. Elle s’effectue principalement à pied, mais également à la nage ou en utilisant les techniques de progression sur corde utilisées en spéléologie, en particulier la descente en rappel.

Educateur sportif de canoë-kayak, membre du club associatif Canoë Kayak Sud de Saint-Pierre de La Réunion où il travaille depuis quatre ans, Sylvain Lelong  maîtrise toutes ces techniques. Son but aujourd’hui, intégrer le canyoning ludique à l’offre touristique malgache, avec un premier parcours  en plein aménagement du côté du camp Tsarasoa Lodge, vers le parc national d’Andringitra. La qualité du matériel est un point essentiel. Les cordes notamment, qui sont accrochées à des spits, sortes de chevilles qu’on enfonce dans  la roche et qui doivent pouvoir supporter jusqu’à trois tonnes de poids, l’équivalent de quatre ou cinq corps humains. Aucun risque d’accident si tout est fait dans les règles.  « On a ramené notre matériel de La Réunion car ici on ne trouve pas les goujons qui servent de points d’accroche en falaise, seuls les points en inox sont aux normes. Bref, tout est à faire… »  

Les premiers à avoir expérimenté le canyoning à Madagascar, il y a une dizaine d’années, ont commencé par équiper les cours d’eau de façon assez sommaire pour pouvoir les franchir. Aujourd’hui, il faut voir plus loin car il s’agira bien, au final, de faire passer en toute sécurité  des groupes  qui ne seront  pas forcément des professionnels de la grimpe ou de la descente. Mais comme le souligne Sylvain Lelong , il ne faut pas exagérer le danger, le canyoning est d’abord une affaire de sensation : « Le vide ça te frappe de manière impressionnante, mais une fois que tu es à 140 mètres accroché à ta corde, tu t’y fais. » Son ambition présentement est d’équiper convenablement la cascade de sorte que les guides locaux qu’il formera ensuite deviennent eux-mêmes des guides de canyon expérimentés sur ce parcours.

Une activité qu’il continue de pratiquer par pure passion.  « Je n’y gagne que du bonheur. Je ne cherche pas à gagner d’argent avec ça, j’espère juste que les Malgaches qui développeront le canyoning chez eux  en tireront des revenus nouveaux et que tout cela profitera au développement du tourisme. » Pourquoi Madagascar ? « J’y ai grandi de 1982 à 1989 et j’y reviens régulièrement depuis dix ans. » Si le canyoning est ouvert à plusieurs tranches d’âge, en raison des aptitudes qu’il demande (descente verticale, cascade, nage) il reste déconseillé aux moins de 12 ans, car les plus jeunes prennent vite froid. « Ca reste une activité très physique, donc à éviter si l’on a des problèmes cardiaques ou de bassin . Le vertige, lui, on le gère sans souci, ce n’est pas une maladie… »

Contact:+33 69 2577247 – gunsly69@hotmail.fr

#JoroAndrianasolo

Photos : #DavidBichet

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