Bons baisers du Sud
19 septembre 2016 - GaysyNo Comment   //   1613 Views   //   N°: 80

La plage de Libanona se vide tout doucement au rythme des vagues. Il ne reste plus que quelques groupes, éparpillés sur le littoral, pour apprécier ce tableau idyllique que la nature offre en cette fin d’après-midi de samedi. La lune domine l’horizon d’un bleu immense. Sa position et sa forme en croissant ascendant me laissent penser qu’elle me sourit. Le bruit des vagues me rend songeur, et ce vent salé du sud sur le visage me transporte l’âme loin, très loin dans mon fantasme.

Pour me réjouir de ce pur moment de bonheur et de sérénité, je m’allonge sur mon dos, les mains derrière la tête. Les étoiles sont belles et bien là, plus discrètes par rapport à la lueur de la lune. J’essaie de chercher la Croix du Sud parmi ces constellations mais soudain mon attention est captée par le bruit des pas en courant d’un nouveau groupe tout excité. Leur entrée sur la plage est spectaculaire. En un salto, ils retirent un vêtement pour finir à poil dans l’eau ! Ca a coupé mon souffle. Et pour éviter de se heurter aux autres, le troisième homme a choisi sa trajectoire à deux pas de là où je suis. Sa dernière figure avant de se jeter à l’eau était la meilleure de toutes, mais m’a valu d’en être tout éclaboussé, ce qui a fait éclater de rire ses copains.

Il n’a rien compris mais, après une brève explication de ses potes, il sort de l’eau sans penser à mettre son caleçon et avance dans ma direction, avec un sourire un peu gêné quand même. Sa peau mate encore mouillée capte toute la lueur de la lune pour mettre en évidence sa musculature. À chacun de ses pas, son membre oscille sous mes yeux. Mon dieu, il est bien monté ! Mon sang ne fait qu’un tour, et sa présence réveille ma petite bête. « Désolé de vous mettre dans cet état, je n’ai pas fait exprès », bredouille-t-il avec un sourire qui dévoile la blancheur de ses dents presque étincelantes, en compétition avec les étoiles, qui se trouvent derrière lui. Ma position assise me donne une impression qu’il est très grand, d’une vingtaine d’année environ, très beau garçon. « Non, sans problème, tu sais que si on va à la plage, il faut aussi s’attendre à être mouillé », lui réponds-je faisant mine de m’essuyer pour détourner mon regard de son physique et surtout de ce membre qui vacille encore un peu.

« Je m’appelle Thierry, nous sommes à Tolagnaro pour nos études mais nous sommes d’Ambovombe. On veut se rafraîchir un peu le corps après un match de basket. Ce sont mes potes Aziz et Tovo », poursuit-il en désignant ceux qui sont encore dans l’eau. Pendant cette courte phrase, il a changé deux ou trois fois de posture. Mon verdict est clair, j’ai en face de moi un dieu de la mer et j’ai envie de le manger cru, tellement il est canon. L’eau continue de ruisseler sur son corps, il n’arrête pas de s’essuyer le visage avec sa main. Et ce qui me dérange, c’est la vue de sa verge qui laisse tomber des petites gouttes d’eau… De mer. Je lui dis mon nom et l’explique que je viens d’arriver et ne connais personne. « Ravi d’être la première personne que tu connais à Tolagnaro alors ! », poursuit-il en me tendant la main.

Ses cheveux ondulés tombent en avant par ce geste et m’envoient quelques gouttes sur le visage. Il sourit de nouveau, mais cette fois-ci, perturbé. « C’est un signe que tu dois venir nous rejoindre dans l’eau », insiste-t-il sans me lâcher la main en voulant me tirer pour me relever. Avec sa force, il réussit et… Aussi, voit que je bande sous mon short de plage. « Enlève-moi ça et viens. Tu vas voir que c’est sensationnel ! En plus l’eau est bonne », me rassure-t-il et il part se jeter à l’eau. Je n’en reviens pas ! Je dois me jeter à l’eau au sans propre et au figuré ! J’ai attendu mon membre se ramollir pour m’exécuter. Il a beaucoup d’imagination sur les jeux acrobatiques à faire dans l’eau pour s’amuser. A deux, à trois et même à quatre. Il m’a demandé de monter sur son dos et de partir au large sous prétexte que je ne savais pas nager. Phénomène incontrôlable, je bandais comme un taureau au contact de son physique. C’est sûr qu’il l’a dû sentir mais sans faire de commentaire.

Bien loin du bord et de ses potes, il s’arrête et me roule une de ses pelles. Avant de se séparer, il me dit que pour se faire pardonner, il veut m’inviter au night-club Panorama ce soir à 22 heures. Ça tombe bien, c’est dans mon hôtel. En voyant la forte affluence qu’avait l’établissement, j’ai décidé de m’habiller tout en blanc pour être facilement repérable et de me mettre au comptoir. J’ai même pris de l’avance sur l’alcool dans ma chambre pour me mettre en condition. J’imaginais tous les scénarios possibles. À 23 heures, je fais mon entrée dans le club bondé. Au bar, mon verre de whisky à la main, je scrute l’endroit dans l’espoir de voir mon dieu de la mer parmi la foule. Avec sa taille, je ne vais pas avoir du mal à le trouver. Trois fois de suite, je balaye du regard l’intérieur du club, mais il n’est pas là. Déçu, j’avale d’une gorgée ma boisson et pars sur la piste de danse pour me consoler. Au bout du troisième morceau de reggae, je me suis lâché complètement. Et je commence à sentir la présence d’une personne derrière moi, qui me colle de plus en plus en suivant mes mouvements. Je me retourne, c’est Thierry, tout beau et comme par coïncidence, il est tout en blanc lui aussi.

« Mes potes sont fatigués et ont préféré dormir. Moi aussi d’ailleurs, mais comme je t’ai promis ça, donc je suis là. Désolé pour mon retard », me chuchote-t-il à l’oreille. « Dans ce cas, tu me dis quand tu auras envie de rentrer et c’est bon. Ça me fait plaisir de te voir. Tu es très beau et bandant ! », lui dis-je l’alcool aidant. Un sourire puis un clin d’œil, il me prend l’épaule : « Viens au bar, je te sers quoi ? » Comme si on se connaissait depuis la nuit des temps, sans façon, très complices. On rit sur les mêmes conneries. Et il commence à se confier, à se dévoiler. « J’étais tout nu quand tu m’as vu pour la première fois. Je n’ai plus rien à te cacher », me lance-t-il dans notre discussion et c’est vrai. Au bout de quelques verres, on décide de rentrer se coucher.

Dans mon bungalow, il m’a ouvert la porte de son royaume. J’ai senti que j’étais son premier invité. Ce qui m’amène à croire que c’est un dieu de la mer, du sexe et de l’amour qui aime les choses salées, avec qui j’ai passé la nuit. Ses bons baisers me font perdre le sud. Eh oui, cette fois-ci, je crois que la lune m’a bien souri.

par #Von

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