Bolo : L’écriture, c’est ma came
6 mars 2015 - Cultures MusiquesNo Comment   //   5142 Views   //   N°: 62

Connu en tant que Biowell au sein du groupe Red Matahari Sound, il choisit aujourd’hui de se produire en solo sous le nom de Bolo. Répertoire acoustique, textes directs et crus, avec lui le « vazo miteny » (chansons à textes) prend un sérieux coup de jeune.

La plupart des chanteurs à textes malgaches sont issus des années 70 et 80, pour ne citer que Mahaleo, Lolo sy ny Tariny ou Ifanihy. Mais la nouvelle génération s’en inspire toujours, comme Bolo, Randrianarisoa Mirindra de son vrai nom. À 25 ans, il possède déjà une identité musicale bien affirmée, mixant vazo miteny (chansons à textes) et sound system : oui, des paroles bien léchées sur des rythmes reggae, ragga dancehall ou carrément rap ! Sa musique est un « mix » de courants multiples, un métissage intense, bien dans l’air du temps. « Tout petit, j’écoutais 18,3, un groupe phare du rap malgache. Puis je suis passé à Bob, la musique jamaïquaine. C’est pour ça qu’il y a toutes ces influences dans ma musique, comme le skank, ce rythme à contretemps si caractéristique du ska et du reggae. » Tout ça combiné à un vrai talent d’écriture, un sens du mot bien torché, finalement assez rare dans le paysage actuel.

Précoce, il fonde à 15 ans son propre groupe Red Matahari Sound (Soleil rouge), une formation reggae roots de six musiciens : Biowell (lui-même), Mot-Zara, Tim’s, Pay, Nazir et Nosy. Les textes qu’il compose sont très engagés et axés principalement sur l’environnement, l’eau, la forêt, dans un esprit pas si éloigné que ça des valeurs du rastafarisme. Bien que le groupe soit en stand-by depuis quelques années, Bolo n’en continue pas moins à écrire : « Ma came quotidienne », confie-t-il. Tout naturellement, il choisit d’intégrer le collectif Basy Gasy, une structure très ouverte de slameurs et de rappeurs. Mais l’homme est avant tout un mordu de vazo miteny, et c’est ce qui l’amène à se produire aujourd’hui en solo sous le nom de Bolo aka Biowell.

Accompagné de Tsiry Kely aux percussions vocales (beatbox) et de Rabary à la guitare, il privilégie l’acoustique de façon à mieux faire passer les textes volontairement « crus et directs » qu’il propose à son auditoire. Un titre comme Sipa Manidina (Fille frivole) n’est effectivement pas à mettre dans toutes les oreilles, quoique sauvé par l’humour ! Un morceau que ne désavouerait pas un Ifanihy. « Ceux qui l’ont écouté me demandent si je vais oser le sortir officiellement. Et pourquoi pas ? La plupart de mes textes sont comme ça, je ne mâche pas mes mots, c’est ma signature. Je reste fidèle à ce que je suis. »

#AinaZoRaberanto

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