Blaise Rantoanina : My ténor is rich !
3 juin 2015 - Cultures Music MusiquesNo Comment   //   3920 Views   //   N°: 65

Son retour sur la scène lyrique malgache était très attendu des connaisseurs. En avril dernier, après quatre ans d’absence, le ténor Blaise Rantoanina a donné avec l’Ensemble Vocal Hiraitra deux concerts qui ont conquis le public, de la première à la dernière note.

Adolescent, tout ce qui l’intéressait dans la musique, c’était le rock. Il avait même monté son propre groupe, Tyrex, avec ses cousins. Et puis un jour, dans la préparation de sa confirmation, il doit intégrer une activité à son église. Pas très convaincu par les options sport et scoutisme, Blaise Rantoanina choisit la chorale et c’est ainsi qu’il découvre la musique classique, sa splendeur … et ses contraintes ! « Le coach de la chorale m’a dit : Blaise, tu peux devenir un très bon chanteur, mais tu dois arrêter le rock parce que ça fait du tort à tes cordes vocales. » C’est donc à regret qu’il met Metallica en veilleuse. Mais comme la passion commence à le gagner et qu’il ne fait pas les choses à moitié, Blaise se met aussitôt en quête des meilleures chorales classiques de Tana.

Il auditionne avec succès pour le choeur Harmonia, dirigé par Christian Rakotonirina, et est sélectionné dans la foulée par l’Evoi (Ensemble vocal de l’océan Indien) pour la production de l’opéra Carmen à la Réunion en 2007. Ensuite, après deux ans de formation au Centre d’éducation musicale Laka, il se laisse convaincre de tenter sa chance à l’extérieur. Pari gagné, car partout où il chante, il bouleverse les coeurs ! Il est admis au Conservatoire Francis Poulenc en 2010, et intègre parallèlement le Choeur grégorien de Paris. En 2013, il réussit le concours d’entrée au CNSMDP (Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris), ce qui fait de lui le premier artiste lyrique malgache à franchir les portes de cette institution. Blaise y est entre de très bonnes mains : « Le Conservatoire propose une formation très complète : nous avons douze matières chaque semaine : chant, art dramatique, analyse, technique de respiration, piano, allemand, italien … et même de la danse ! » Sans oublier les master-classes : en 2014, il a été encadré par Marc Minkowski sur l’île de Ré ; cette année, c’est avec la soprano hollandaise Margreet Honig qu’il approfondit la connexion entre le corps, le souffle et la voix. Il y a enfin les productions régulières pour les élèves ; Blaise a ainsi incarné le Musicien dans La Carmélite de Reynaldo Hahn en 2014, et on pourra le voir dans Iliade l’amour de la compositrice Betsy Jolas en 2016.

Interrogé sur ses goûts musicaux, il avoue sa préférence pour les compositeurs d’opéra tels que Rossini, Donizetti et Bellini, qui ont donné au Bel Canto ses lettres de noblesse. Car Blaise est un ténor léger, et sa voix se prête parfaitement aux exigences de virtuosité de cet art : recherche de timbre, vocalises, ornements, nuances … Bref, tout ce qui met l’accent sur l’habileté technique du chanteur, il adore !

Après les deux concerts qu’il a donnés en avril à Tana avec l’Ensemble vocal Hiraitra, Blaise travaille actuellement pour obtenir son premier prix au CNSMDP en juin. Sa soif d’avancer est insatiable : « Après ça, j’aimerais encore poursuivre mes études avec le master et le doctorat au CNSMDP. » En attendant, on pourra le retrouver du côté de Limoges cet été, pour un festival avec le Choeur grégorien de Paris.

#ValérieRaveloson

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