Beby Mahita Bedos : Coup de théâtre
3 février 2015 - CulturesNo Comment   //   2280 Views   //   N°: 61

Ancienne championne de judo, elle est passée du tatami aux planches avec la même envie de se surpasser.
Metteure en scène, auteure, comédienne, elle dévore les rôles comme autrefois elle raflait l’or. Une nature. 

« Être sur scène, c’est comme sur un tatami : ton adversaire, c’est toi-même. »
C’est ainsi que Beby Mahita Bedos définit son engagement pour le théâtre.
Ancienne judokate, championne chez les moins de 57 kg avec pas moins de trois médailles d’or à son actif, enseignante en collège, elle s’est reconvertie dans le théâtre en 2009.
« J’ai pratiqué le judo de 18 ans à 28 ans, et c’est à 29 ans que j’ai commencé à monter sur scène.
Je savais que je ne pouvais plus atteindre mes 

objectifs pour les Jeux Olympiques, à cause de la crise et du manque de financement. J’ai découvert le théâtre par hasard, j’ai remarqué qu’il pouvait remplacer le sport, même si c’est plus intellectuel. » 

L’autre raison, c’est sa rencontre avec son mari, Daniel Bedos, directeur du Printemps des comédiens à Montpellier.
« La troupe Landy Volafotsy m’avait contactée pour des essais. Ensuite je suis partie en France pour des stages, j’ai côtoyé des gens du théâtre et il en faisait partie. »
Deux passions en une en quelque sorte ! Ensemble ils créent l’association Conti, un réseau international de solidarité artistique dont elle est la présidente à Madagascar.

« Notre objectif est de promouvoir le théâtre.
C’est ainsi que nous avons créé l’Association culturelle de théâtre universitaire (Actu) qui travaille avec le campus d’Antananarivo. »
Au programme, une adaptation des Hainteny merina de Jean Paulhan, oeuvre de 1913, pour un spectacle franco-malgache intitulé Paroles brûlées : mise en scène Beby Mahita, qui joue également le rôle féminin principal.
Puis c’est la première édition du festival Coup de théâtre, lancé en décembre dernier.

Cinq compagnies s’y sont produites interprétant des classiques du théâtre comme Les Fourberies de Scapin ou Le Mariage Forcé de Molière.

« Durant les trois jours de représentation, nous avons réuni à peu près 2 000 spectateurs.
C’est un bon début mais il reste du chemin à faire, car il faut habituer le public à apprécier le théâtre. »
Metteure en scène, auteure et comédienne, Beby Mahita Bedos est sur tous les fronts.
« Quand je suis à l’écriture, je peux me donner plusieurs personnages dans une même pièce, cela ressemble à ce que je suis dans la vie où j’ai l’habitude de porter plusieurs casquettes.
Comme dans Nenina nitera-jaza maditra (Regret) où j’incarnais à la fois l’épouse et la mère.

C’est un exercice que j’ai envie d’approfondir, même si des fois je me dis qu’il faut que j’arrête à l’écriture »
Pas si facile ! Elle vient de terminer Rasa mivadika, une pièce qui sera jouée à l’Alliance française d’Andavamamba le 6 février prochain.
Une pièce entièrement en malgache basée sur le vodiondry (mariage traditionnel) et mélangeant kabary, hira gasy et… slam.
« C’est l’histoire d’une orpheline promise à un mariage arrangé par ses parents adoptifs pour régler une dette, alors qu’elle en aime un autre.
Il y a une forte charge comique comme dans les comédies de Molière, avec un dénouement inattendu.
Le théâtre est le miroir d’une société, mais ça reste d’abord un spectacle. »

Beby Mahita Bedos : 034 97 912 60 

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