Bambou Basics
13 octobre 2014 - ÉcoNo Comment   //   3336 Views   //   N°: 57

Coupe de Bambou

Construire sans préjudice pour l’environnement. Voilà une des raisons d’être de Bambou Basics, une entreprise basée à Toamasina et spécialisée dans la construction de structures en bambous. Un point de départ pour diverses pratiques de « développement durable », estiment les gérants de la société.

Ecologique, esthétique, résistant et surtout plus rentable par rapport aux autres matériaux de construction. Telles sont, entre autres, les qualités du bambou, cette graminée qu’on utilise en alternative au bois et à l’acier dans la construction. Les Asiatiques se servent de cette technique depuis des siècles, et les Latino-Américains depuis déjà quelques décennies.

Mais à Madagascar, peu de professionnels de la construction l’utilisent. En tout cas cela ne dépasse pas le stade du kiosque ou de la cabane. « C’est à partir de ce constat que nous avons a créé BambooBasics en 2011. Nous sommes en mesure de construire de grands bâtiments et autres structures avec cette plante, en utilisant des matériaux complémentaires comme le béton et le zinc, pour le toit par exemple », explique Rogier Schuch, originaire des Pays Bas et gérant de la société. Leur clientèle est jusqu’à présente constituée d’ONG et d’écolodges. « Tout simplement parce que le matériau est écologique et permet de préserver la forêt », souligne, cogérante de BambooBasics et urbaniste de profession. « Le bambou est une plante qui se reproduit et pousse très vite. Il atteint en seulement quelques mois la taille voulue pour son utilisation en construction. C’est aussi un matériau qui résiste à l’humidité, et comme il est souple les cyclones n’ont aucun effet sur lui », fait valoir Rogier Schuch. La Grande Ile produit actuellement jusqu’à 200 tonnes par hectares selon l’INBAR (International Network for Bamboo and Ratant). Ce qui est assez peu compte tenu que Madagascar dispose de 32 espèces sur les 1 200 existant dans le monde.

Autre fait notable, l’entreprise achète directement la matière première auprès des paysans. Donc pas de ces intermédiaires indélicats qui se payent au passage et font gonfler les prix. « Nous repérons juste les bambous que nous voulons et les paysans vont nous les couper dans la forêt. Nous achetons ensuite la graminée par tige », commente la cogérante. L’entreprise n’en est pas encore au stade d’avoir sa propre bambouseraie car la plante pousse densément partout sur le territoire et la demande est encore limitée pour la construction. Néanmoins, une fois que les qualités du bambou seront connues des Malgaches, il est certain qu’une nouvelle clientèle se constituera. Et pour cause, si les tiges sont bien traitées avant utilisation, la construction peut durer trois décennies ou plus.

Rogier Schuch

Miebet Van Der Poel

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