Angie Mbavilanitra Un ange passe
29 juin 2016 - Cultures MusiquesNo Comment   //   2025 Views   //   N°: 78

Elle ne fait pas dans le « chaud bouillant » tropical mais a trouvé la bonne combine pour faire parler d’elle. Révélation de la quatrième édition du Fianar Reggae Festival, Angie s’affirme comme la seule reggaewoman du moment. Jah alors ! 

Son nom peut vous sembler nouveau, pourtant elle a créé la surprise pour avoir été la seule artiste femme présente au dernier Fianar Reggae Festival de Fianarantsoa, en mars dernier. « C’est la première fois que le groupe jouait en dehors de Toamasina, notre ville natale », avoue ingénument Ange Fidison alias Angie, chanteuse et leader du groupe Angie Mbavilanitra. On la sent encore épatée par l’accueil plus que chaleureux des Fianarois, visiblement peu habitués à voir une femme faire du reggae (pourtant il y a des précédents à l’international, Marcia Griffiths ou Rita Marley !) « Rares sont les femmes qui s’affirment dans ce style chez nous, pourtant je trouve que le reggae malgache a beaucoup évolué ces dernières années. En tout cas, la positive vibration correspond parfaitement à ce que je cherche à exprimer. » Reggae teinté de soul, certes, mais également d’intéressantes incursions dans des rythmes plus traditionnels comme le kidodo du Sud ou le basesa de la côte Est.

Ses premières émotions musicales, Angie les connaît à l’âge de sept ans au sein d’une chorale. « J’ai eu une éducation très strictes et la musique était pour moi le seul moyen de m’évader. » L’écriture l’accompagne également.C’est ainsi qu’elle est amenée très tôt à participer à des tournois comme le Slam national en 2009 ou le Festival du conte de la côte Est en 2011. Membre du collectif de slameurs Taly de Toamasina, c’est dans ce contexte qu’elle écrira certains des titres toujours joués par le groupe comme Rahanagnino (Mais pourquoi), Maso adala (Yeux infidèles) ou Rindrina 4 (Quatre murs).

À la même époque, elle rejoint le groupe de basesa B’sarouk en 2011, en tant que choriste. Aventure éphémère, B’sarouk explose en chemin et c’est ainsi qu’elle va se décider à monter son propre combo, Angie Mbavilanitra, inspiré de son nom de plume N. Jiambavilanitra (la Déesse). Lentement mais sûrement, le groupe commence à trouver ses marques au contact de musiciens du calibre de Fanaiky ou Mpamanga. En 2012, Angie sort son tube Zaraio (Partageons) avec le reggaeman Stephan (ancien Pazzapa) et des rappeurs comme Yannza et Kiffr.

Première partie de la Fête de la musique au Foyer social Canada-Toamasina en 2013 ouverture de la Journée mondiale de la Francophonie au Bateau ivre à Toamasina en 2014, Angie devient une valeur sûre, très à l’aise dans ce registre hiphop, reggae, soul mis à l’honneur par ses deux modèles, la chanteuse germano-nigériane Nneka et la chanteuse américaine Jill Scott. Si Angie ne se sent pas encore pousser des ailes dans le dos, son auréole d’artiste, à suivre en revanche, est déjà bien posée au-dessus de sa tête. Un ange, on vous dit !

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