Angie Ambavilanitra : Du reggae au féminin
1 octobre 2018 - Que sont-ils devenus ?No Comment   //   2417 Views   //   N°: 105

Dans no comment® n°78 (juin 2016), on a pu découvrir Angie Ambavilanitra, révélée au Fianar Reggae Festival comme la seule reggaewoman du moment. Depuis, elle sorti son premier album « Maso adala » (Regard fou) en 2017 et réédité en France cette année. Une carrière internationale en vue !

Angie Ambavilanitra est née et habite à Toamasina, une ville où le « chaud bouillant » tropical est roi. Pourtant, Angie ne verse pas dans le boum-boum compulsif. A contre-courant, elle s’affirme comme une reggaewoman à l’instar de ses idoles : la chanteuse germano-nigériane Nneka Egbuna et l’auteure-compositrice-interprète belge Selah Sue. Le reggae d’Angie est teinté de jazz, de soul mais aussi d’incursions de rythmes traditionnels comme le basesa de la côte Est et le kidodo du Sud. « Issue d’une famille très stricte, le reggae est pour moi plus qu’une vibration positive. C’est le moyen d’évasion par excellence. Et bien sûr, j’adore la philosophie rastafari. Cette sagesse nous manque beaucoup à Madagascar. »

Angie, de son vrai nom Ange Marie Noëlle Fidison, a sortir en 2017 son premier album de 11 titres Maso Adala (Regard fou), réédité cette année par Disques Vocation Records France et disponible sur iTunes. « Cet album est le fruit de mon travail à la fois de slameuse et de chanteuse. »

Car Angie est aussi dans l’écriture depuis 2008. Elle a participé au tournoi Slam national en 2009 et au Festival du conte de la côte Est en 2011. « Les paroles de mes chansons sont tous tirés de mon vécu. Ce sont mes émotions pures couchées sur du papier et mises en chanson. La musique est une éducation. Il ne faut pas négliger le côté message. C’est ce qui fait défaut aujourd’hui dans la musique malgache actuelle. »

Angie aborde sans tabou les maux de la société. « Avec ma chanson Maso adala, je parle des bêtises qu’on fait et qu’au final on doit laisser faire puisque c’est dans notre nature.

Il arrive, par exemple, à mon ami de regarder des femmes sexy. Certes, c’est vexant mais au final c’est naturel. On n’y peut rien. » Sa chanson Aza ariagna ny zaza (Ne jetez pas vos bébés) parle de l’abandon des nouveaux-nés. « Je trouve inhumain de jeter un nouveau-né dans un conduit d’évacuation alors que la mère a consacré neuf mois de sa vie pour le porter dans son ventre. J’ai déjà découvert un nouveau-né abandonné. Cela m’a choqué. » Angie a aussi écrit Zanaky ny alina (Fille de joie) après avoir été organisatrice d’un défilé de lingerie. « Je me suis rendue compte que la plupart des mannequins sont des étudiantes qui se prostituent pour payer leurs études. J’ai été sidérée ! »

Pour promouvoir son album, Angie a fait des prestations sur la plage de l’Itsandra et à l’Alliance française de Moroni (Comores) en 2017. Elle va participer au Festival Milatsika en octobre à Mayotte. Angie compte organiser une grande tournée dans l’océan Indien dans les mois à venir.

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