Fianarantsoa:
14 décembre 2013 - EscalesNo Comment   //   5708 Views   //   N°: 47

Quand Histoire et Nature se conjuguent

La capitale du Betsileo, étape incontournable sur « la route du Sud », est dotée de multiples attraits touristiques uniques à Madagascar. Parcours entre vieilles pierres, rizières et petites rivières.

 

 

Il y a une  quinzaine d’années, le World Monument Watch avait classé l’exceptionnel ensemble architectural de la haute ville de Fianarantsoa parmi les plus menacés au monde. La Fondation Jimson Heritsialonina a rénové la majeure partie d’une colline où se côtoient temples et échoppes, chambres d’hôtes et ateliers artisanaux. À travers les petites ruelles qui serpentent entre les bâtisses traditionnelles en briques, l’on ressent l’âme de ce village construit durant tout le XIXe siècle par des militaires. Fianarantsoa, fondée en 1830 par la reine Ranavalona Ière fut en effet, à l’origine, une ville de garnison.

 

Il est agréable de s’asseoir au cœur d’un petit espace fleuri et d’admirer aux alentours, un balcon envahi par sa vigne vierge, des détails sculptés de flèches faîtières, des bas-reliefs évoquant des scènes paysannes… Aucune nostalgie en ces lieux qui dominent la ville et les rizières alentours car les cris des enfants qui sortent des écoles

 

ou les chants religieux qui émanent des églises rappellent que ce joyau reste bien vivant. Sur une colline avoisinante, le Kianjasoa, ancienne place forte qui culmine à 1 374 m, occupé aujourd’hui par un beau jardin, englobe une vue panoramique sur la ville.

Fianarantsoa et ses environs immédiats abondent d’ateliers artisanaux : travail des fibres végétales et du bambou, tissage de la soie, fabrication de papier antemoro, sans oublier l’antre du célébrissime photographe Pierrot Men. L’un des charmes de cette grosse bourgade est de conserver son côté rural. Les marchés y sont nombreux et particulièrement colorés et animés. À quelques minutes du centre-ville, on peut observer le travail des riziculteurs dans leurs parcelles en terrasse. Vers la fin mars-début avril, la campagne fourmille de paysans qui s’activent à moissonner sur fond de majestueux chaos rocheux.

Ces dernières années, plusieurs tours opérateurs locaux ont innové afin de diversifier l’offre touristique de ces contrées. À la visite de Soatanàna, siège d’une mission apostolique dont les pratiquants sont revêtus d’habits immaculés, à la découverte des cavernes de Mitongoa ou des plantations de thé de Sahambavy, sont venus s’ajouter des treks et descentes en pirogues. Embarquement à quelques encablures du centre-ville pour la traversée de paysages verdoyants, au fil de l’eau, agrémentée de haltes dans des villages de forgerons où se fabriquent les angady et varamba (charriots traditionnels). Vestiges royaux ou nobiliaires ponctuent la campagne.

S’il est vrai que Fianarantsoa est la principale porte d’entrée vers le parc national de Ranomafana dont les forêts sont classées au patrimoine naturel mondial de l’UNESCO, il n’en demeure pas moins que cette ville présente un tout « autre » Madagascar.

Richard Bohan

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